L’ÉCOLE principale du service de santé de la marine venait de s’installer à Bordeaux, en 1890. Non loin de la toute nouvelle faculté de médecine et de pharmacie, inaugurée deux ans auparavant. Il s’agissait de former les médecins de la marine qui allaient être envoyés dans les colonies. Pour les familiariser avec les pathologies coloniales, le Pr Alexandre Le Dantec, médecin de la marine, et le Pr Albert Pitres, doyen de la faculté, fondent en 1894 l’Institut colonial et son musée de pathologies exotique et d’études coloniales. Les médecins en poste envoient des échantillons d’anatomie et de matières médicales. Le secrétaire général de la faculté, Paul-Louis Lemaire, comprend l’intérêt de la proposition du jeune Dr Laurent, médecin de santé navale diplômé de la faculté de Bordeaux, d’ajouter des échantillons ethnographiques, qui permettront une meilleure connaissance de la culture indochinoise. Ce qui lui avait personnellement manqué. Il joint à son envoi de 150 objets artisanaux et autant de photographies. Très rapidement, les dons des professeurs et des médecins de marine affluent et l’établissement devient en 1896 musée d’Ethnographie et d’études coloniales, illustrant la diversité des mœurs et des techniques des populations lointaines.
Sous la houlette de Paul-Louis Lemaire, qui est son premier conservateur, le musée s’enrichit, en 1900, d’importantes collections un temps rassemblées au musée du Trocadéro. La disparition de son conservateur en 1915 et les aléas de la guerre vont sonner le glas du musée. Les salles d’exposition sont démontées et ne subsistent que les vitrines d’exposition dans les galeries de la faculté. Jusqu’en 1997, où les locaux doivent être rénovés et où les collections sont mises en caisse et les restes anatomiques rendus à la faculté de médecine.
Depuis les années 1960, cependant, les collections suscitent l’intérêt des professeurs d’ethnologie (Bordeaux a créé sa chaire en 1953, juste après Paris et Lyon). En 1988-1989, un programme d’inventaire scientifique est mis en place. Une vingtaine d’expositions thématiques seront organiséesentre 1978 et 2002.
Anthropologie médicale.
Le musée d’ethnographie de Bordeaux, ses 5 500 objets (dont 4 500 d’Asie) et ses 12 000 photographies, vient de se réinstaller sur 1 000 mètres carrés dans les locaux rénovés de la faculté Victor Segalen (médecine et sciences humaines et sociales). Avec 250 m2 pour les expositions, le double pour les réserves. La première exposition est consacrée à des maquettes de jonques (jusqu’au 30 mars). La suivante aura pour thème l’anthropologie médicale. Car, explique Lucia Spodniakova, chargé des expositions, ce musée universitaire va aussi traiter des sujets de société sur lesquels travaillent les chercheurs. Il s’agira de présenter le parcours de soins d’un individu jusqu’à sa guérison avec une approche française et une approche africaine.
Musée ethnographique, 3 ter, place de la Victoire (ancienne faculté de médecine) à Bordeaux ; entrée du musée par la rue Élie Gintrac. Horaires d’ouverture : les lundi, mardi et jeudi de 13 heures -16 h 30, le mercredi de 13 heures à 17 h 30, le vendredi de 10 à 12 heures. www.meb.u-bordeaux2.fr.
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