Le comportement des enfants pendant l'année n'influence pas le Père Noël lors de sa tournée du 25 décembre, dévoilent des chercheurs américains et britanniques dans le « British Medical Journal ».
Partant du constat qu'aucune donnée empirique ne permettait d'établir que le Père Noël récompensait les enfants parce qu'ils étaient sages ni qu'il s'agissait là de son unique critère de décision, les scientifiques ont mené une étude rétrospective observationnelle sur la venue du Père Noël dans les services de pédiatrie des hôpitaux britanniques le 25 décembre 2015. Selon eux, les enfants hospitalisés dans ces services sont ceux qui méritent le plus une visite du Père Noël.
Père Noël et super-héros
L'accueil des hôpitaux étant fermé le 25 décembre, la présence du Père Noël ne pouvait être retrouvée via les registres de fréquentation de l'établissement. Les chercheurs ont donc contacté, pour chacun des 186 services pédiatriques sollicités, un membre de l'équipe présent le 25 décembre 2015 à l'hôpital pour s'assurer de la venue ou non du Père Noël. Ils ont également demandé à ces personnes si d'autres super-héros s'étaient présentés à l'hôpital.
Les chercheurs voulaient investiguer le possible lien entre la présence du Père Noël et le comportement des enfants. Mais comme ces derniers ont la fâcheuse tendance à ne pas admettre qu'ils n'ont pas été sages, les auteurs de l'étude ont collecté des informations provenant de sources fiables : absentéisme scolaire et taux de condamnation judiciaire pour les 10-17 ans.
Ils se sont également intéressés à une éventuelle influence de la distance, à vol de rennes, entre l'hôpital et le Pôle Nord et au niveau de dénuement socio-économique des zones où sont implantés les services pédiatriques (revenus, emploi, difficultés d'accès aux soins et handicap, éducation et formation, accès au logement et aux services, taux d'infractions et milieu de vie).
Neuf services sur dix visités
Le Père Noël s'est rendu dans 90 % des 186 services hospitaliers pédiatriques du Royaume-Uni et a visité l'ensemble des services pédiatriques d'Irlande du Nord, 93 % de ceux d'Écosse, 92 % de ceux du Pays de Galles et 89 % des services anglais. Les taux d'absentéisme scolaire et les taux de condamnation judiciaire n'étaient pas significativement associés à une probabilité de non-visite du Père Noël.
La distance, à vol de Rennes, entre l'hôpital et le Pôle Nord n'avait pas non plus d'influence sur sa venue. Cela confirme que le Père Noël n'est limité, ni par la distance, ni par le temps, pour sa tournée de cadeaux et qu'il est capable de les distribuer en 24 heures sur toute la planète. En revanche, la probabilité de ne pas recevoir la visite du Père Noël était plus élevée pour les hôpitaux situés dans des zones de fort dénuement socio-économique.
Les chercheurs ont déterminé que 23 super-héros avaient également apporté du bonheur dans les services : des elfes, des footballeurs, des pantomimes, des clowns, des pompiers et Elsa, la Reine des neiges. De façon surprenante, les enfants ont préféré la venue des elfes à celle d'Elsa, la jeune star du dessin animé « La Reine des neiges ».
Un contrat qui ne souffre pas de dérogation
Pour expliquer pourquoi le dénuement économique peut jouer un rôle dans la détermination d'une visite du Père Noël, les auteurs avancent l'hypothèse que celui-ci ne serait pas autorisé, contractuellement, à modifier la situation socio-économique des individus. Selon eux, si le Père Noël se mettait à distribuer ses cadeaux en fonction de la situation économique des enfants, cela augmenterait pouvoir politique et provoquerait un mécontentement généralisé. Cela irait à l'encontre de sa mission première : donner du bonheur.
« À notre connaissance, il s'agit de la première étude à lever le mythe selon lequel le Père Noël rend visite aux enfants parce qu'ils sont sages », soulignent les auteurs qui posent une question éthique : faut-il révéler cela aux enfants, sachant qu'une telle annonce risquerait de déclencher une explosion des mauvaises conduites chez eux, l'an prochain ?
Le « Quotidien du Médecin » a tenté de joindre le Père Noël pour recueillir son avis sur l'étude. Celui-ci, débordé par les derniers préparatifs de sa grande tournée 2016, n'était pas disponible, nous ont précisé ses lutins.
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie