Le Pr Alfred Spira, « Monsieur santé » de Benoît Hamon

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Publié le 14/02/2017
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Pr Alfred Spira

Pr Alfred Spira
Crédit photo : PHANIE

À l'occasion de la présentation samedi dernier d'une partie de son équipe de campagne, Benoît Hamon a révélé le nom de son « Monsieur santé ». Le candidat socialiste à l'élection présidentielle a choisi le Pr Alfred Spira pour façonner son programme en matière de santé publique et d'environnement.

Médecin épidémiologiste présenté sur l'organigramme de campagne de Benoît Hamon comme un « spécialiste des liens entre la santé et l'environnement », le Pr Spira est retraité de l'INSERM (où il a dirigé une unité de recherche pendant onze ans) et professeur honoraire à la faculté de médecine de l’Université Paris-Sud.

Diplômé de médecine en 1972, le Pr Spira, 71 ans, est reconnu pour ses recherches sur les effets de la pollution sur la santé en général et sur la fertilité en particulier. Ce médecin « nous alerte sur l'urgence que constitue la pollution de l'air que nous respirons, et contre laquelle je veux lutter, pour préserver la santé de nos enfants et de nos petits-enfants, écrit Benoît Hamon dans la présentation de son équipe. Ses nombreux et importants travaux sur l'effet des perturbateurs endocriniens montrent leur grande dangerosité. C'est ce qui justifie ma décision de les interdire. »

Le Pr Spira est également membre titulaire de l'Académie de médecine. Il y dirige depuis 2016 un groupe de travail sur la précarité, la pauvreté et la prévention en santé.

Un fort intérêt du candidat pour les questions de santé publique

Si Benoît Hamon s'est démarqué les semaines précédant sa victoire à la primaire à gauche par ses propositions fortes en faveur d'un encadrement de la liberté d'installation des médecins de ville, la présence du Pr Spira dans son équipe de campagne, à neuf semaines du premier tour de l'élection présidentielle, montre son intérêt accru pour les questions de santé publique. Lors d'un déplacement dans la Creuse, jeudi dernier, Benoît Hamon a d'ailleurs pris le temps de visiter l'éco-maternité du centre hospitalier de Guéret, où « tout est pensé pour garantir l’environnement le plus sain possible pour la future maman et son bébé », a-t-il assuré. Lors de cette visite, il a également proposé de revoir le financement de l'hôpital afin qu'il « repose pour partie sur la tarification à l'activité mais pour une autre partie sur un financement mixte, qui s'intéresse davantage au temps que les patients passent dans les hôpitaux ».
 

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En visite à l'hôpital Necker, Hamon défend la qualité de vie au travail

Benoît Hamon a confirmé sa volonté de réformer l'hôpital deux jours plus tard, lors d'une sortie consacrée à la santé, cette fois-ci à l'hôpital parisien Necker-Enfants malades (AP-HP). Lors de cette visite, le Brestois, accompagné de la maire de Paris Anne Hidalgo – mais sans la presse –, s'est entretenu avec les équipes médicales et les familles, a-t-on appris par son entourage. Il a également échangé sur les activités du service de neuropédiatrie et notamment sur la prise en charge du handicap, l'annonce d'un diagnostic difficile, la fin de vie et les conditions de travail des personnels.

Alors que, quelques jours plus tôt, le suicide d'un infirmier par défenestration à l'Hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP) ébranlait la communauté médicale, Benoît Hamon a réagi en indiquant que sa réforme de l'hôpital intégrerait un volet sur la qualité de vie au travail. « Le personnel hospitalier travaille sous tension, cela les fragilise. Mais les suicides, ça ne peut plus durer ! », a-t-il assené.


Source : lequotidiendumedecin.fr