LA CLINIQUE de Fontainebleau – la première clinique que visite Nicolas Sarkozy en tant que président de la République – se regroupe avec l’hôpital d’en face. Pour le chef de l’État, le projet est « porteur ». S’il permet de réduire de 10 % la fuite des patients vers Paris, ce seront 36 millions d’euros de recettes en plus pour la plateforme public privé. « La belle petite affaire », a commenté le président lors d’une table ronde. Mieux vaut coopérer « plutôt que de faire mourir les deux » établissements, estime-t-il.
Les hôpitaux publics doivent également allier leurs forces. Trente projets de communautés hospitalières de territoire depuis juin 2010, « c’est une très bonne nouvelle ». Sarkozy appelle les CHU à dépasser leurs réticences. « Je souhaite l’accueil des internes dans les établissements privés. Ça ne remet pas en cause la qualité des CHU », précise-t-il.
Entre le président et l’hôpital, les rapports sont passionnés. Le 22 mai 2007, à Dunkerque, Nicolas Sarkozy s’engage à « sortir l’hôpital de son malaise ». Le président fraîchement élu veut « un seul pilote à l’hôpital ». « Je ne suis pas ministre de la Santé, précise-t-il alors, mais je veux être un président engagé. » Le 16 octobre 2007, à Bordeaux, Sarkozy installe la mission Larcher et fixe le cap. Zéro déficit en 2012. « Je conduirai la réforme de l’hôpital », prévient-il. Au printemps 2009, les médecins hospitaliers descendent dans la rue pour défendre leur indépendance. La loi Bachelot est promulguée le 21 juillet au terme d’un vif débat. Les praticiens hospitaliers, dorénavant nommés sur proposition du seul directeur, critiquent l’absence de contre-pouvoir. Ils réclament une meilleure reconnaissance des CME. Les directeurs ont également exprimé leur malaise lors du séminaire organisé par Xavier Bertrand début avril.
Pour le chef de l’État, le bilan est positif. Le climat à l’hôpital est « relativement apaisé », estime-t-il aujourd’hui. Quatre années ont passé depuis son élection : « Je me suis investi comme si j’étais ministre de la Santé » car le sujet est « central ». À ses côtés lors de la table ronde à Fontainebleau, Nora Berra écoute. Xavier Bertrand, lui, est à Matignon. Il participe au séminaire gouvernemental pour dresser le bilan du quinquennat.
Sarkozy concède des erreurs – « Il y a eu un petit loupé avec les [infirmières] anesthésistes » –, bientôt corrigées, promet-il. « La proposition de loi Fourcade [dont l’examen reprend le 18 mai à l’Assemblée] a permis d’apporter des réponses aux médecins qui ont été choqués à tort ». Des propositions seront faites « avant l’été » pour alléger les contraintes administratives en secteur libéral. Le président s’est abstenu d’évoquer les négociations conventionnelles, qui patinent. Mais il a distillé quelques messages en creux. « La médecine moderne aujourd’hui tourne le dos à l’isolement ». « Il y a trente ans, [les jeunes médecins] voulaient tous ouvrir leur cabinet. Aujourd’hui, ils veulent être salariés, y compris en libéral. » Le président, s’il se dit attaché au paiement à l’acte, souhaite que soit évoquée « sans tabou » la question de la rémunération des médecins. Évoquant les problèmes de répartition, il précise : « Il faut qu’on change les choses par la rémunération. »
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