DANS UN BILAN de la situation du choléra en Haïti, l’Institut de veille sanitaire (InVS) indique que le pic épidémique semble être atteint. « Une phase d’endémie s’installe avec une diminution progressive de l’incidence », indique l’institut. Toutefois, de nouveaux foyers sont rapportés dans les zones rurales géographiquement isolées et dans certains départements, l’incidence continue d’augmenter (Artibonite, Grande Anse, Nord et Sud). « Il est donc prévisible que l’épidémie perdure encore plusieurs mois », poursuit l’InVS. Au 2 février, l’épidémie avait touché 220 784 personnes, dont 4 334 décès.
La République dominicaine est le pays le plus affecté par l’exportation de cas de choléra depuis Haïti. « C’est à ce jour le seul pays où l’installation d’une circulation autochtone de vibrion a été confirmée », précise l’InVS. Les premiers cas autochtones y ont été identifiés le 19 novembre 2010 et au 29 décembre 2010, la moitié des cas confirmés de choléra étaient autochtones. Toutes les provinces sont à ce jour concernées. La dynamique de l’épidémie en République dominicaine est influencée par l’introduction régulière et répétée de cas depuis Haïti. En janvier 2011, le pays a été à l’origine d’un nombre important de cas exportés suite à une toxi-infection alimentaire collective (TIAC) survenue lors d’un mariage dans la province de Romana (Est de l’île) et regroupant plus de 400 personnes provenant de pays différents (Venezuela, États-Unis, Espagne, Mexique). La consommation de langouste mal cuite a été identifiée comme la source de cette contamination.
Depuis octobre, tous les pays d’Amérique latine et des Caraïbes sont en alerte sur le risque d’importation de cas de choléra à partir d’Haïti. Des cas suspects ont été signalés au Nicaragua, au Honduras, au Chili notamment mais aucun foyer autochtone de choléra n’a été rapporté par les autorités sanitaires des différents pays. Le risque d’émergence de foyers épidémiques de choléra est réel en Amérique centrale et du Sud, dans les zones de haute densité humaine et de faible niveau économique avec des infrastructures sanitaires peu développées. « Ce risque subsistera tant que l’épidémie de choléra à Haïti sera active », souligne l’InVS. L’OMS ne recommande pas de restrictions ni de voyages ni du commerce.
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