Les dispositifs intra-utérins (DIU ou stérilets) au lévonorgestrel contenant le plus d'hormone présenteraient un risque de troubles dépressifs (dépression et troubles de l'humeur), celui-ci restant faible et à préciser, indique ce 14 février l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), sur la base d'une étude du groupement d'intérêt scientifique (GIS) EPI-PHARE.
Les quatre DIU hormonaux disponibles en France contiennent du lévonorgestrel, une hormone progestative de synthèse qui épaissit la glaire cervicale entre le vagin et l'utérus, ce qui bloque le passage des spermatozoïdes et assure la contraception. Mais les doses sont variables, de 52 mg pour Mirena et Donasert, 19,5 mg pour Kyleena et 13,5 mg pour Jaydess. Les deux premiers DIU les plus dosés sont indiqués non seulement pour la contraception, mais aussi en cas de règles trop abondantes.
Hausse du recours aux antidépresseurs, non aux anxiolytiques ou hypnotiques
Comme pour toutes les contraceptions hormonales, l’utilisation d'un tel contraceptif peut être associée à un risque de dépression ou de troubles de l’humeur, rappelle l'ANSM.
Pour évaluer si ces risques dépendent du dosage en lévonorgestrel, le GIS EPI-PHARE constitué par l’ANSM et la Cnam a étudié la consommation de psychotropes (antidépresseurs, anxiolytiques et hypnotiques) dans les deux ans suivant la pose du DIU, dosé soit à 52 mg, soit à 19,5 mg de lévonorgestrel, à partir des bases du Système national des données de santé (SNDS). Les chercheurs ont comparé deux groupes, l'un de 45 736 femmes ayant reçu un DIU dosé à 52 mg (d'âge moyen 32,3 ans), l'autre du même nombre de femmes ayant eu un stérilet dosé à 19,5 mg (31,8 ans d'âge moyen). Aucune n'avait eu recours au préalable ni à un DIU hormonal, ni à des psychotropes.
Les résultats, publiés dans la revue « Jama Network » montrent que les femmes porteuses d'un DIU avec un dosage plus élevé en lévonorgestrel (52 mg) ont un risque légèrement augmenté d’utilisation d’antidépresseurs (+13 %) dans les deux années suivant la pose du DIU par rapport à un DIU moins dosé en progestatif. En revanche, l’étude n’a pas montré d’augmentation du recours aux anxiolytiques ou hypnotiques.
Des études complémentaires nécessaires
« Les différences de pourcentages absolus d’utilisation d’antidépresseurs sont faibles et peu susceptibles d’être cliniquement pertinentes au niveau individuel, mais ce résultat est néanmoins important à prendre en compte à l’échelle populationnelle et nécessite des études complémentaires », lit-on. « Cette information ne permet pas de déterminer une conduite à tenir, mais d'apporter une information supplémentaire et d'améliorer l'échange entre le praticien et la patiente », commente auprès de l'AFP Isabelle Yoldjian, la directrice médicale de l'ANSM.
En 2020, environ 300 000 femmes étaient en France sous stérilet hormonal. En 2022, 214 000 femmes ont été de nouvelles utilisatrices d'un Mirena et 130 000 d'un Kyleena.
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie