Quatre Français sur 10 mettent en doute la sécurité des vaccins, selon une étude publiée dans EBiomedicine, menée chez près de 66 000 sujets dans 67 pays du globe.
Ce score inquiétant fait de la France le pays le plus réticent au monde vis-à-vis de la vaccination, trois fois plus que la moyenne globale (12%), juste devant la Bosnie Herzégovine (36 %), la Russie (28 %), la Mongolie (27 %), talonnés par la Grèce, le Japon et l'Ukraine (tous trois à 25 %).
L'Europe la plus réservée
Dans cette étude visant à recueillir les opinions à propos des vaccins, la plus large de ce type, les chercheurs du projet « Vaccine confidence project », coordonné par la London School of Hygiene and Tropical Medicine, montrent que l'Europe est le continent le plus méfiant, avec 7 pays sur les 10 de l'échantillon à faire partie des plus sceptiques.
A contrario, l'Asie du Sud-Est est la région du monde la plus confiante dans la sécurité des vaccins, notamment au Bangladesh (<1 % à penser que les vaccins ne sont pas sûrs), en Indonésie (3 %) et en Thaïlande (3 %).
Internet et les dangers de propagation
La vigilance est de mise au niveau mondial à l'heure d'internet, estiment les chercheurs britanniques. « C'est frappant que l'Europe se démarque comme la région la plus méfiante vis-à-vis de la sécurité vaccinale. Et, dans un monde où internet fait que les croyances et les inquiétudes au sujet des vaccins peuvent être partagées instantanément, nous ne devrions pas sous-estimer l'influence que cela peut avoir dans d'autres pays à travers le monde », écrivent-ils.
Les auteurs attribuent l'attitude négative française aux polémiques successives qui sont eues cours, en particulier avec les vaccins contre les virus de l'hépatite B et HPV. Pourtant, l'étude révèle que la France et d'autres pays européens ne remettent pas tant en cause l'importance des vaccins que leur sécurité. La responsabilité des médecins traitants, sceptiques dans une large proportion sur l'utilité des vaccins ne ferait que participer à entretenir le phénomène, selon les chercheurs.
Le Dr Heidi Larson, l'auteur principal, expose : « Le grand public comprend bien l'importance de se faire vacciner, mais l'inquiétude quant à la sécurité est le frein principal.(...) La communauté médicale et scientifique doit faire mieux pour rassurer le public sur la sécurité vaccinale. »
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie