M. MÉLENCHON a du talent. Il a réuni les meetings les plus spectaculaires de la campagne. Son étiage est compris entre 13 et 14 %, alors qu’il avait démarré à 6. Il est la révélation de cette élection présidentielle de 2012. Son éloquence, sa puissance de feu verbale, la cohérence apparente de ses propositions subliment sa candidature. Il apporte, plus qu’un espoir, du plaisir à l’électorat. Il plaît aux amateurs de spectacle, sinon à ses adversaires ou aux journalistes qu’il ne sait qu’insulter.
Mais l’élection n’est pas un spectacle. Si les candidats consacrent tant d’heures, de jours et de nuits à expliquer le contenu de leur programme, c’est parce que les maux dont souffrent la France sont compliqués et exigent une thérapie dont le dosage doit être savamment calculé. François Hollande, par réalisme et en vertu même de son caractère, se refuse à rejoindre le camp des n’y a qu’à. Encore qu’il n’ait pas hésité à annoncer sa taxation à 75 % des revenus au-delà d’un million d’euros, mesure spectaculaire mais dont les conséquences seront nulles. Le candidat socialiste se bat contre les moulins à vent, ou plutôt les éoliennes d’Eva Joly, la surenchère fiscale de M. Mélenchon, l’offensive antieuropéenne de tous ceux qui, à gauche ou à droite, nous suggère un repli sur nos frontières et la sortie de l’euro et hurlent, tous en même temps, qu’ils disent la vérité pendant que mentent les candidats les mieux placés. Pourtant, c’est simple : la vérité ne sort pas que de la bouche des 1 %. Les Dupont-Aignan, les Eva Joly, les Poutou, Arthaud et autres Cheminade ne souffrent pas d’un complot national, mais de leur absence de poids électoral.
On ne saurait dire si M. Hollande va camper indéfiniment sur sa position actuelle, à savoir qu’il n’a rien à négocier avec Jean-Luc Mélenchon parce que les électeurs du Front de gauche se reporteront, dans leur immense majorité, sur son propre nom. On peut néanmoins comprendre cette attitude car, si M. Hollande en changeait, il nuirait à sa crédibilité en semblant rejoindre les partisans de la sixième République, de la destruction des puissances économiques sans lesquelles il n’y aurait pratiquement plus d’économie française et d’une politique européenne du bord de l’abîme. Le problème n’est donc pas tant la percée de M. Mélenchon que le danger qu’il représente. Pendant ce temps, Nicolas Sarkozy, après avoir beaucoup courtisé l’électorat de Marine Le Pen, commence à envoyer des signaux aux centristes. Il s’efforce d’élargir sa base alors que se rétrécit celle de M. Hollande.
Quoi qu’on dise de cette campagne, qui serait linéaire et sans à-coups, il s’y passe beaucoup de choses à trois semaines du scrutin et il s’en passera encore dans les jours qui viennent. Il vaut mieux prendre ses distances. Personne ne peut dire si M. Mélenchon a transfiguré le tableau électoral ou s’il n’est qu’un feu de paille.
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