Les mots pour le dire et la méthode pour le dénoncer alors que 14 % seulement des femmes victimes de violence conjugales portent plainte.
C'est tout l'objet des réunions de sensibilisation aux violences conjugales mises en place par l'Ordre des médecins du Gard, qui organise cet automne trois de ces rendez-vous à travers tout le département. Début novembre, une vingtaine de médecins a assisté au deuxième rendez-vous organisé à Nîmes.
Des perceptions différentes
Généralistes, gynécologues, addictologues et allergologues étaient notamment présents avec un vécu et une approche propres par rapport à ces violences. Une violence qui peut prendre des formes diverses. « Nous en avons tous une perception différente. Elle n'est pas forcément physique ou sexuelle. La violence peut être psychologique et administrative, avec par exemple une interdiction de travailler, d'accéder à une carte bancaire, ou au téléphone », a notamment développé Catherine Vasselier-Novelli, psychologue familiale spécialiste de ces questions.
« On ne sait pas où adresser ces patientes », pointe le Dr Aurélie Urena-Dores, médecin généraliste installée en périphérie de Nîmes, tout en détaillant qu'elle « n'échange pas forcément sur ce sujet » avec ses confrères installés dans le même cabinet. « Avant cette réunion, je ne savais pas que le 115 dispose de places d'accueil d'urgence dédiées à ces personnes », avoue pour sa part le Dr Aurore Noraz, médecin généraliste à Nîmes. « Le cycle de violence est souvent le même. Le pic intervient lors de la première grossesse ou bien au moment où la femme violentée est fermement décidée à quitter le domicile conjugal », précise Catherine Vasselier-Novelli.
Obligation légale
L'obligation légale du médecin a également été débattue avec d'autant plus d'intérêt que les textes laissent place à interprétation. Ainsi, le code pénal stipule que pour « quiconque ayant connaissance d'un crime dont il est encore possible de prévenir ou de limiter les effets : ne pas en informer les autorités judiciaires ou administratives est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende ». Or, Béatrice Bertrand, directrice du centre d'information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) dans le Gard précise : « En principe, pour lever le secret médical, il faut l'accord de la victime. Il y a toutefois des exceptions. Dans le cas des mineurs, des personnes vulnérables, ou en cas de péril imminent, le secret médical doit être levé. »
Ainsi, un gynécologue informé d'un viol conjugal, qui est un crime au regard de la loi, devrait en informer le procureur de la république au risque d'être poursuivi. Mais encore faut-il avoir ses coordonnées qui ne sont pas publiques.
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