LA DIASPORA syrienne ne constate pas impuissante le martyr de son pays. Depuis la France s’est créé un vaste réseau de médecins qui s’étend désormais dans le monde entier. En avril 2011, une vingtaine de professionnels de santé lance l’Association d’aide aux victimes en Syrie (AAVS), « sans aucune orientation religieuse », précise un membre fondateur, pour se démarquer du « régime de Bachar Al-Assad qui joue sur les communautés ». Très vite rejointe par d’autres associations en Europe (Angleterre, Italie, Allemagne, Suisse) et aux États-Unis, l’AAVS fonde début 2012 l’Union des organisations syriennes de secours médical (UOSSM).
Le travail d’organisation de l’aide humanitaire est intense. L’UOSSM travaille avec des réfugiés syriens en Turquie, où ils ont pu monter un hôpital de fortune et en Jordanie, où 4 cliniques, avec l’aide du croissant rouge jordanien et de MSF Jordanie, accueillent les blessés. L’Union loue en outre un hôtel destiné à leur rééducation, une fois sortis de clinique.
L’UOSSM a aussi des correspondants dans les 3 villes les plus touchées, Homs, Deraa, et Idlib, qui dressent une liste de leurs besoins : antalgiques, antibiotiques, anesthésiants, vaccins, ventilateurs, respirateurs, poches de sang vide.
Mais « depuis 1 mois*, nous avons des difficultés énormes pour acheminer le matériel », affirme le membre de l’Union. « Il y a pourtant des besoins en défibrillateurs, en radiologie mobile... » continue-t-il. « Nous nous sommes rapprochés de MSF, MDM, et la Croix rouge, mais ils nous répondent qu’ils doivent officiellement coopérer avec le croissant rouge syrien, or toutes les aides qui transitent par cette organisation ne parviennent pas forcément à bon port », dénonce-t-il, tout en reconnaissant la bonne volonté des grandes ONG. L’AAVS et l’UOSSM ne bénéficient d’aucune aide gouvernementale pour l’instant et fonctionnent grâce aux dons. Jamais suffisants, en raison des énormes besoins.
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