ILS SONT TOUJOURS là, à risquer le passage vers la Grande Bretagne. Tandis que les champions du monde entier gagneront Londres, ces « autres athlètes de leur vie », comme les appelle MDM, n’ont pas renoncé à traverser la Manche. Malgré la fermeture du centre d’hébergement de la Croix Rouge, décidée en 2002 par Nicolas Sarkozy, et le démantèlement de la « jungle », ordonnée en 2009.
Les associations estiment leur nombre à 500 ; fuyant les régions sinistrées de la Corne de l’Afrique, de Lybie, d’Irak, d’Iran, d’Afghanistan et du Vietnam, « ils achèvent leur circuit d’errance dans une mosaïque de mini-jungles, explique Jean-François Corty, directeur de la mission France de Médecins du Monde. Dans la périphérie de Calais, Dunkerque, Grande Synthe et Teteghem, leurs conditions de survie sont dramatiques, sur le plan de l’hygiène (absence de latrines, de douches, de gestion des déchets) et de la santé, avec le développement des pathologies dermatologiques, infectieuses, beaucoup de traumatologie, alors que la pression policière est intense. Les opérations de police maintiennent ces migrants dans une instabilité permanente, le harcèlement des forces de l’ordre les épuise physiquement et moralement pour les obliger à quitter la région ».
Un suivi logistique et médical.
Malgré les saisies et destructions du matériel distribué, les associations (Salam, Secours catholique, Réseau des élus hospitaliers) poursuivent leurs actions logistiques et médicales. Présente depuis 2006, MDM intervient dans le cadre de la Permanence d’accès aux soins de santé de l’hôpital de Calais, ainsi qu’à bord d’une ambulance : « pour assurer un accès aux soins, précise Cécile Bossy, chargée de la coordination santé, un médecin et une infirmière sillonnent la périphérie de Dunkerque. Notre équipe logistique construit aussi des douches et des sanitaires ».
L’association a concu un abri semi-solide et démontable. Cet habitat nomade monté en en une semaine, permet d’héberger six à sept personnes. La communauté urbaine de Dunkerque a financé et installé 14 de ces abris. Leur nombre devrait doubler avant la fin de l’année. « MDM intervient sur le Littoral Nord de la même manière que dans les urgences internationales », insiste Jean-François Corty.
En alertant sur « le revers de la médaille » des J.O, l’association veut faire « changer notre façon d’appréhender la migration, souligne le Dr Thierry Brigaud, président de MDM, il faut l’envisager comme une opportunité et non plus comme un danger. » Pour sensibiliser les politiques et l’opinion, un web-doc est mis en ligne (www.medecinsdumonde.org).
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