Acariens
Les acariens, de taille microscopique, sont présents dans l’habitat en quantité variable. Leurs allergènes se trouvent préférentiellement dans les déjections. Un contact avec 10 µg d’acariens par gramme de poussière déclenche chez plus de 65 % des enfants asthmatiques une crise d’asthme.
La présence des acariens dans la maison peut être mis en évidence par l’Acarex test après recueil, dans le sac neuf d’un aspirateur, de poussière de matelas mise ensuite en contact avec un réactif. Selon la couleur obtenue, la concentration en acariens est évaluée. Certaines recommandations de base peuvent ensuite être délivrées au patient allergique :
- aération quotidienne et ventilation correcte,
- utilisation d’un acaricide avec mise en garde, toutefois, aux personnes présentant des problèmes respiratoires. Ce produit insecticide pouvant être irritant. Son utilisation doit être suivie d’une aspiration efficace et surtout d’une bonne aération,
- choix d’une literie en matière synthétique (matelas, couvertures ou couette),
- aspiration fréquente du sol et du matelas avec un aspirateur efficace. Le ménage ne doit pas être fait avec des lingettes pourvoyeuses de pollution intérieure mais avec un chiffon légèrement humidifié permettant à la poussière d’adhérer sans polluer,
- couverture des éléments de la literie par housse antiacariens dont l’effet préventif doit être validé. Il s’agit de Dom’Housse, Immunoctem, Allerbio Housse, Acar-Housse, Dyn’Air et Protecsome (ces housses, selon les marques, peuvent être lavées au moins deux fois par an et sont garanties de cinq à dix ans).
La question des animaux domestiques
En France, de nombreux foyers possèdent un ou plusieurs animaux. L’apparition d’une allergie chez un membre de la famille pose le problème d’une éventuelle séparation ou de la mise en place de mesures préventives plus ou moins efficaces selon les cas.
L’allergie au chat est liée à la présence de plusieurs allergènes dont le principal reste l’allergène majeur feld 1 produit par les glandes salivaires, sébacées et anales du chat. Sa production est hormonodépendante. Un chat mâle castré produit moins d’allergène feld 1 qu’un chat mâle non castré. Cet allergène est très répandu dans les poussières de matelas, de tapis, de canapé ; 40 % de ces allergènes sont aéroportés par des particules de 5 µ de diamètres. Le lavage du chat permet une diminution de courte durée de l’allergène fled 1 dans l’air. La séparation et l’exclusion du chat restent la solution la plus indiquée. Il faut environ 6 à 9 mois pour que le taux d’allergènes diminue. Certains patients préfèrent prendre un traitement médical que de se séparer de leur animal.
Quatre vingt pour cent des patients allergiques au chien sont réactifs aux allergènes can f1 et can f2 présents dans les poils, les phanères et la salive du chien. L’allergène can f1 se retrouve sur les canapés ou les sièges des voitures qui le transportent. Le lavage du chien permet d’obtenir une diminution efficace de l’allergène.
Les rongeurs peuvent aussi être responsables. Leurs allergènes sont présents dans les urines mais aussi dans la salive et les poils. Le rat, qui était à l’origine de pathologie professionnelle (chez les laborantins et les vétérinaires), devient un animal de compagnie très prisé. Chez le lapin, plusieurs allergènes sont identifiés et présents dans la salive, dans l’urine ou la fourrure de l’animal. Se pose le problème de la présence de ces petits animaux dans la chambre de l’enfant.
Le chinchilla, la gerbille, la gerboise, le chien de prairie peuvent aussi être à l’origine d’allergie.
Il est préférable d’éviter l’achat d’un animal de compagnie en cas d’atopie préexistante. Quand l’animal est déjà présent, il faut en éviter au maximum le contact et utiliser des purificateurs d’air à filtre HEPA (haute efficacité pour les particules aériennes) et des aspirateurs du même type.
Moisissures
Les moisissures peuvent être toxiques par plusieurs mécanismes : allergie IgE-dépendante ou dispersion des spores dans l’air ambiant ou sécrétion de microtoxines ou libération de composés organiques volatiles polluants. Elles se développent selon l’espèce dans un milieu humide et chaud, et l’aération reste l’élément principal de prévention.
En cas d’apparition de tâches de moisissures, des infiltrations dans la structure du bâtiment doivent être recherchées. Il est impératif de nettoyer la surface infectée par les moisissures par le biais d’une solution fongicide de type eau de javel en berlingot (250 ml à 9,6 % de chlore actif dilué dans litres d’eau froide) en se protégeant par des lunettes, des gants et un masque de protection. Ces masques doivent répondre aux exigences FFP (Filtering Face-piece Particules normes EN149-2001 selon la directive européenne 89/686/CEE). L’intervention d’une société spécialisée dans le nettoyage est nécessaire si la surface moisie dépasse plus de 3 m2.
Autres allergènes de l’environnement
Les blattes, dont les caches potentielles sont les moteurs d’appareils ménagers, se développent à une température préférentielle de 25°, près des sources d’eau et de nourriture. Ces animaux se retranchent le jour dans l’habitat et sortent la nuit, que le logement soit vétuste ou non. La désinsectisation par une société spécialisée est impérative avec, en cas d’habitat collectif, traitement de tous les appartements de l’immeuble. Le choix des insecticides doit être effectué en fonction des risques toxiques pour l’homme et de son efficacité contre les blattes.
Les plantes décoratives comme le ficus benjamina (connu comme possible allergie croisée avec le latex) doivent être retirées de l’environnement.
Pas de conflit d’intérêt déclaré
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