PLUS DE 50 % des personnes à la rue dénoncent le manque d’intimité dans les CHU, 46 % regrettent qu’ils soient peu propices au repos, 38 % se plaignent du manque d’hygiène et de sécurité qui y règne. Ces critiques ont été recueillies par la Croix-Rouge française, en partenariat avec le Samu social de Paris, l’Ordre de Malte et l’Armée du Salut, dans le cadre de la première enquête réalisée auprès des personnes à la rue (chantier national prioritaire 2008-2012) ; 255 d’entre elles ont été interrogées lors de maraudes dans une trentaine de départements.
La moitié de ces personnes ont perdu leur logement depuis moins de trois ans ; 60 % dorment dans l’espace public (rues, gares...), 35% dans des squats, 22 % dans des centres (urgence, foyers, accueils de nuit), 16 % chez des tiers (amis) et 9 % à l’hôtel. Près des trois quarts disposent d’une ou de plusieurs sources de revenus (RMI, AAH, mendicité), 14 % ne vivant que de la mendicité (30 % chez les jeunes).
Cette étude enregistre une demande de soins de santé exprimée par 48 % des personnes, une proportion qui dénote, selon la Croix-Rouge, une carence préoccupante du système de soins, l’accès au droit commun des sans-abri n’étant pas aisé.
Les personnes à la rue sont 42 % à se déclarer contre (ou contre dans certains cas) la mise à l’abri obligatoire en période de grand froid ; 27 % s’y montrent favorables et 19 % seulement dans certains cas.
La recherche de réconfort (autant physique que moral), énoncée par 79 % des personnes interrogées traduit l’isolement très fort dont elles souffrent, l’absence de lien social et d’attention à l’autre. Les rôles joués par les équipes mobiles sont de ce fait jugés importants. Des services hors hébergement sont d’autre part réclamés par la majorité des personnes à la rue : 58 % demandent des lieux d’hygiène, 50 % des aides aux démarches administratives, 41 % des soins.
Le 115, numéro d’urgence spécialisé, n’est guère utilisé : au cours des douze derniers mois, un quart des personnes interrogées déclare ne l’avoir jamais composé, et 40 % disent l’appeler peu fréquemment.
Pour la Croix-Rouge, cette enquête montre que « le dispositif d’accueil et d’hébergement n’est globalement pas adapté aux attentes des personnes rencontrées par les équipes de maraude, ce qui paraît plaider en faveur de la mise en place d’une offre de services plus accessible, plus souple et plus diversifiée. »
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