Les Prs Catherine Leport et François Bricaire du groupe SPILF-COREB (Coordination des urgences infectieuses et du risque épidémique et biologique) le rappellent : « Le dépistage d’un patient suspect, étape décisive, dépend de l’initiative du patient ou du premier médecin auquel il s’adresse. »
Si le risque de survenue en France d’un cas de maladie à virus Ebola importé d’un des pays touchés par l’épidémie d’Ebola (principalement Guinée, Liberia, Sierra Leone) est faible, il ne peut être totalement exclu. Des mesures ont d’ailleurs été mises en place pour informer et sensibiliser les personnes asymptomatiques de retour d’une zone à risque. Il leur est demandé de surveiller quotidiennement leur température pendant les 3 semaines qui suivent leur retour et de se signaler immédiatement au Centre 15 en cas de fièvre supérieure ou égale à 38°C.
À ce stade, l’expertise infectiologique doit être disponible et sollicitée autant que de besoin afin de consolider l’avis du médecin régulateur, et de limiter le risque d’exclure prématurément un patient suspect, en facilitant l’évaluation épidémio-clinique. « La principale erreur consisterait à écarter avec trop de certitude le diagnostic d’Ebola et à conseiller au patient une prise en charge dans un circuit de soins ordinaire ».
L’infectiologue intervient à la demande du SAMU-centre 15 pour conforter ou moduler la première évaluation, mesurer le niveau de gravité et peut « sensibiliser le médecin régulateur à une autre pathologie, le paludisme par exemple, plus probable au retour d’Afrique », précisent les deux spécialistes de SPILF-COREB.
Dépister = protéger
Cette étape de classement des cas conditionne la suite de la prise en charge : « Tout patient suspect est considéré comme potentiellement atteint d’infection à virus Ebola jusqu’à preuve du contraire et pris en charge dans les mêmes conditions qu’un patient classé cas possible ». En particulier, les mesures de protection (isolement) immédiatement mises en place permettent de réduire le risque d’infection des proches et des soignants qui le prennent en charge.
Pour le patient, si l’infection est confirmée, une prise en charge adaptée le plus tôt possible après le début des symptômes, augmente les chances d’évolution favorable de la maladie. L’expertise de l’infectiologue référent de l’établissement de santé référent zonal, ou son représentant, disponible 24h/24 est ici précieuse.
Dès que le patient est classé « cas suspect » et avant toute confirmation, l’InVS et l’ARS (Agence régionale de santé) procèdent à l’identification des personnes contacts du cas suspect afin de mettre en place des mesures d’isolement pour pouvoir couper toute chaîne de contamination.
Lorsque le diagnostic d’Ebola est écarté, des conseils sont donnés à la personne concernée qui est invitée à rappeler le centre 15 si son état n’évolue pas favorablement.
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