DEPUIS QUELQUES dizaines d’années, des initiatives ont été prises pour coordonner les accès à la médecine traditionnelle et à la médecine occidentale pour les populations autochtones des États-Unis. Et en particulier, un nombre limité d’établissements offrent les deux types de soin de façon complémentaire, parfois au même emplacement. C’est le cas par exemple du Centre de santé complet de la côte de Waianae, sur l’île d’O‘ahu, à Hawaï, du centre médical opéré par la Southcentral Foundation à Anchorage, en Alaska, et de deux cliniques ouvertes aux populations urbaines à Seattle, dans l’état de Washington, et à Oakland, en Californie.
À Anchorage, grâce à Southcentral – une organisation de soins de santé à but non lucratif, qui appartient aux populations originaires d’Alaska et est gérée par eux –, la clinique de guérison traditionnelle offre aux patients du centre de soins primaires l’accès à des soins coutumiers s’ils le désirent ou si cela est recommandé par leur médecin traitant. Les pratiques de guérison traditionnelles sont constituées par différentes formes anciennes d’attouchement et de massage, des rites de purification, des sessions thérapeutiques adaptées à la culture, notamment par l’utilisation de contes, de danses, de chants, de prière, des cercles de parole, des séances de consultation des Anciens et la participation à un jardin guérisseur. La clinique offre également à ses patients une variété de programmes de bien-être, de mode de vie et de récupération après des traumatismes.
Client propriétaire.
Katherine Gottlieb, présidente et PDG de la Southcentral Foundation, une Aléoute, membre de la Tribu du village Seldovia, indique au « Quotidien » que son organisation fournit des soins à 58 000 membres des nations indigènes répartis sur un territoire de 40 000 km2. « C’est le concept de client-propriétaire de sa fondation qui a permis de répondre aux besoins de la population. Et d’incorporer les pratiques traditionnelles dans le régime de soin. » La liste d’attente pour consulter un docteur tribal est de plus de deux mois. Ils sont difficiles à trouver, précise-t-elle, car les procédures de sélection sont longues et très rigoureuses et le travail exigeant. K. Gottlieb souligne que c’est le transfert de la gestion des soins du gouvernement fédéral américain aux autochtones d’Alaska, en 1997, qui a permis de profonds changements non seulement dans la qualité et l’adaptabilité des programmes de soin, mais aussi dans la responsabilisation des personnels et des patients.
Rappelant qu’avant la prise en charge par Southcentral, les seuls accès aux soins accordés aux autochtones d’Alaska s’effectuaient de façon pratiquement anonyme à travers la salle d’urgence, elle ajoute : « Quand on les écoute (…) les gens savent ce qu’ils veulent (…) Quand cela arrive, il ne s’agit pas d’un hôpital, d’une organisation, d’une entité extérieure qui nous contrôle. C’est nous qui nous occupons de nous-mêmes. Alors nous allons nous assumer. Et nous allons changer… »
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