Sources
De nombreux éléments composant notre « intérieur » sans que nous en connaissions la teneur sont pourvoyeurs de pollution. Par exemple, le dioxyde d’azote émis par les chauffe-eau ou les gazinières, les composés organiques volatiles (COV) qui entrent dans la composition dans de nombreux produits utilisés dans le bâtiment comme les bois agglomérés, les contreplaqués, les textiles utilisés pour le mobilier et les revêtements de mur, les sols synthétiques, certaines colles ou peintures lasures ou même encore vernies.
Le plus connu de ces COV reste le formaldéhyde contenu dans le mobilier préfabriqué. Il a tendance à se diffuser dans l’habitat plusieurs semaines durant ou même plusieurs mois après le montage des meubles préfabriqués. D’autres COV sont représentés par de nombreuses espèces chimiques, carbures aromatiques ou aliphatiques, les éthers de glycol, les acides organiques, les cétones, les esters, les aldéhydes. Le monoxyde carbone souvent émis par les appareils de chauffage défectueux à gaz, mazout, pétrole, charbon, bois est responsable d’un grand nombre d’intoxications parfois mortelles.
La combustion de la cigarette libère également de nombreuses substances irritantes. La fumée de cigarette constituant un véritable aérosol contenant environ 4 000 substances : acétone, phénols, acide cyanhydrique, de métaux tels que le mercure, le plomb, le chrome etc.…
Nocivité
Les différents facteurs « chimiques ou allergéniques » polluant l’habitat interagissent entre eux et peuvent aggraver un état préexistant ou favoriser l’apparition de surinfection. En effet, la taille des particules influe sur la zone de pénétration dans l’arbre trachéobronchique. Les particules plus fines inhalées pénètrent plus profondément dans les poumons. L’hypothèse d’un rôle d’agent sensibilisant aux allergènes par le dioxyde d’azote est évoquée. L’effet néfaste des polluants chimiques sur les voies respiratoires est tout à fait reconnu. Ils peuvent en effet exacerber un asthme existant en favorisant l’inflammation bronchique et l’hyperréactivité bronchique.
Les composants organiques volatiles ont non seulement une action sur les voies respiratoires mais peuvent également entraîner à long terme des manifestations neurologiques, digestives ou hépatiques sans oublier les effets des éthers de glycol avec leurs risques d’avortement spontané, de malformation fœtale et de modification de la fertilité chez l’homme. Voire l’effet cancérogène de certaines substances.
Diminuer le risque
Une bonne ventilation de l’habitat est conseillée limitée parfois par les pics de pollution extérieure. Les appareils de chauffage, gazinière, et tout autre appareil de combustion doivent être vérifiés régulièrement. En cas de travaux intérieurs (peinture, ameublement, tapisserie), il est nécessaire d’utiliser un masque de protection efficace pour diminuer l’inhalation des vapeurs toxiques et de bien aérer la pièce plusieurs heures par jour pendant plusieurs semaines.
Certains polluants chimiques peuvent être mis en évidence par des outils (comme le badge Bio check HF ou des tubes passifs type Radiello). Au niveau revêtement de sol, le carrelage est préférable à tout autre revêtement qui peut libérer plus de formaldéhyde en raison de la colle utilisée ou de la vitrification (les colles de classification Emicode EC1 sont préférables à d’autres). En ce qui concerne le mobilier, le bois brut est préférable aux meubles agglomérés mais malheureusement leur coût à l’achat est plus important. En ce qui concerne les peintures, dès 2010, les peintures glycéros seront interdites, il faudra préférer les peintures minérales.
Le chiffon humide doit être préféré aux lingettes pour le ménage, les parfums d’intérieur sous forme de diffuseur doivent être évités et certaines consignes de sécurité comme d’éviter le mélange de différents produits nettoyants doivent être respectées.
Certaines références de cet article sont tirés de l’article Guide pratique pour les asthmatiques et allergiques des constituants nocifs de l’environnement intérieur O. Massot, M.Ott, Revue Française d’Allergologie, 49, (2009, 235-238).
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