La semaine dernière s'est déroulé le fameux Marathon du Médoc, le « plus long du monde ».
Médecin généraliste dans le Médoc, maintenant retraité, marathonien moi-même autrefois, j'ai pensé devoir vous transmette quelques informations.
Les marathoniens doivent être informés de la nocivité cardiaque de cet exercice. Il est communément admis que courir est bon pour la santé, encore faut-il courir avec modération.
Tous les marathoniens doivent savoir que la pratique de leur sport favori en fait des candidats à la fibrillation auriculaire. Le risque relatif est multiplié par 5. En clair, cela signifie que, sur 6 fibrillations survenant chez des sujets au « cœur sain », 5 ont lieu chez des marathoniens (ou cyclistes pratiquant intensément leur sport).
Ce risque n'est connu que depuis peu de temps.
J'ai pour ma part présenté ma première crise de fibrillation auriculaire à 52 ans et la fibrillation est devenue définitive à 59 ans.
C'est le rythmologue qui m'a pris en charge qui m'a informé du risque. Aujourd'hui, une requête sur Google telle que « marathon et fibrillation auriculaire » sort des milliers d'articles documentés sur le sujet (contre aucun il y a dix ans).
Les soupçons des rythmologues se sont donc confirmés. La croissance du nombre de marathoniens a en effet permis d'atteindre la « masse critique » faisant apparaître les effets indésirables (cf. Médicaments).
La fibrillation auriculaire n'est pas une affection anodine puisqu'elle cause 20 à 30 % des AVC emboliques (avec caillot). Le traitement est très contraignant : anticoagulants à vie, associés ou non à des bêtabloquants ou antiarythmiques.
L'ablation de la fibrillation n'est pas anodine ni dénuée de risques, et n'exclut pas la récidive.
Je pense que les sportifs doivent être prévenus du risque encouru par une pratique intensive de leur sport.
Ensuite, chacun fait ses choix. Encore faut-il les faire en connaissance de cause.
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