Alors que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) prévoit une baisse des prix des médicaments, l'Académie de pharmacie explique dans un communiqué pourquoi elle s'oppose à une telle mesure jugée contre-productive et « injustifiée » : cela ne ferait « qu'augmenter encore le nombre de médicaments indisponibles en pharmacie », prévoit-elle.
Pour l'Académie qui alerte sur les pénuries et les ruptures de stocks depuis 10 ans, une baisse de prix « donnerait à l'industrie de bonnes raisons de ne pas en produire à perte, au détriment des patients obligés de recourir à des traitements inadaptés, souvent beaucoup plus onéreux, voire pire, d'être privés de traitement ».
Si le PLFSS prévoit d'économiser 640 millions d'euros en 2021 avec une baisse des prix, l'Académie alerte sur les surcoûts très élevés, directs ou indirects, à prendre en compte dans le calcul en cas d'indisponibilité de spécialités. Outre l'impossibilité de négocier le prix de produits importés en urgence, la charge de travail s'en trouve alourdie pour les professionnels de santé qui doivent trouver des traitements de substitution.
De plus, la baisse des prix entraîne une délocalisation de la production, notamment en Asie, « dont nous subissons aujourd'hui les conséquences délétères avec une dépendance européenne pour 70 % des produits pharmaceutiques ». Un phénomène que l'Académie redoute de voir s'amplifier, sachant que les pénuries et ruptures de stock « augmentent chaque année de façon exponentielle (+1 400 en 2019) », a-t-elle rappelé.
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