La compassion pour les migrants n’est d’ailleurs partagée par tout le monde, à commencer par au moins trois pays de l’Union européenne, la Pologne, la République tchèque et la Hongrie (mais ils ne sont pas les seuls), qui refusent le principe la répartition des migrants par quotas. Le gouvernement australien a même vu dans la photo du petit Aylan Kurdi, mort avec son frère et sa mère, la justification de sa politique extraordinairement restrictive puisque ses navires interceptent les embarcations chargées de migrants et évacuent ces pauvres gens vers une île qui ressemble fort à un camp de concentration.
Nous ne devrions pas être des témoins plus sensibles à l’image qu’à l’information ou à l’analyse. L’état de dénuement complet dans lequel arrivent ces damnés de la terre et le risque qu’ils meurent pendant la traversée, confirmé par des multiples et intolérables exemples (700 noyés à Lampedusa en 2013), suffisent à créer pour nous des responsabilités spécifiques, celles qui sont liées à l’humanisme de nos sociétés : les organisations terroristes veulent justement nous abaisser à leur niveau de barbarie en nous prouvant que nous ne valons pas mieux qu’elles. Il nous appartient de leur prouver le contraire et il est impératif que, en définitive, nous triomphions de leur idéologie insensée.
Cet afflux d’êtres humains dépourvus de tout vers nos frontières exige la mise en place de structures d’accueil, de secours, et doit nous convaincre que nous devrons maintenir sur le sol européen beaucoup d’entre eux, notamment les Syriens, qui sont des réfugiés politiques. Cette application des principes qui nous sont les plus chers, mais ont été battus en brèche par les partis populistes, nous devons la revendiquer haut et fort. C’est l’occasion, peut-être, d’en finir avec un discours d’extrême droite qui joue sur les peurs des populations européennes.
Combattre filières et passeurs.
Ce qui ne signifie pas pour autant que nous ne devions pas combattre, peut-être avec des moyens militaires, les filières et les passeurs qui, avec un cynisme criminel, jettent sur les côtes de l’Union des centaines de milliers de personnes. Dans l’exil des Africains et des victimes des conflits du Proche-Orient, il y a la recherche instinctive d’une solution de survie, mais il y a aussi l’encouragement et l’incitation que leur apportent les filières. Le phénomène spontané est aggravé par l’appât du gain et la volonté de Daech de nous plonger dans une crise migratoire qui divise déjà l’Europe, angoisse les Européens soucieux de conserver leurs traditions et leur culture, et entraîne des réaction de rejet qui ne la grandissent pas. Dans cette affaire, il y a donc d’abord l’urgence humanitaire et ensuite une réflexion nécessaire sur les meilleurs moyens de lutter, par la force, contre Daech et contre les passeurs.
Inutile de s’invectiver, comme on le fait en France, sur les responsabilités que notre pays a prises quand il est intervenu en Libye ou de reprocher aux États-Unis à la fois d’être intervenus en Irak et de ne pas être intervenus en Syrie. Inutile de trouver de nouveaux sujets de querelles. Quelles que soient les erreurs politiques qui ont été commises, il y a un temps présent qui est terrible, un drame à l’échelle mondiale qui réclame la réactivité et l’intelligence logistique des gouvernements. Ce n’est pas simple, cela va durer, mais, comme pour toutes les crises, il faut apprendre à les contenir pour ne pas être emportées par elles.
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie