La campagne de prévention « Mois sans alcool » sera poursuivie « sans aucun soutien de l’État », ont annoncé, aujourd’hui, une vingtaine de structures (associations, sociétés savantes, professionnels de la prise en charge des addictions), dans un communiqué commun. Ce collectif inter associatif (1) a décidé de « s’unir pour promouvoir cette campagne inédite ».
Interroger la place de l'alcool dans nos sociétés
Calquée sur l’initiative britannique « Dry January », lancée en 2013 par Alcool Change UK, cette campagne de prévention invite les Françaises et les Français à « faire une pause d’un mois dans la consommation d’alcool pour donner du répit à votre corps (et à votre porte-monnaie) mais également faire le point sur la place qu’occupe l’alcool dans votre quotidien et votre sociabilité ».
Les outils de la campagne britannique, mis à disposition par Alcool Change UK, vont être traduits et diffusés, principalement via les réseaux sociaux. Des outils pour accompagner ceux qui le souhaitent seront également disponibles.
Ces associations et professionnels dénoncent l’abandon de la campagne par les pouvoirs publics sous la pression du « lobby alcoolier ». Alors que la campagne devait être portée par Santé Publique France, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn a assuré, le 21 novembre, que le projet de campagne de prévention « n’avait pas été validé par le ministère de la Santé ». « Cette annulation est d’autant plus regrettable que cette campagne a du sens en termes de santé publique », insiste Claude Rambaud, vice-présidente de France Assos Santé, une des organisations signataires de l’appel au maintien du « Mois sans alcool ».
Une « incompréhension » face à l’annulation de la campagne
Les signataires rappellent en effet les bénéfices d’un arrêt de la consommation d’alcool : « perte de poids, meilleur sommeil, regain d’énergie, meilleure concentration et, à terme, une consommation d’alcool mieux maîtrisée », détaillent-ils. « Au Royaume-Uni, l’initiative a permis une prise de conscience. Dans les 6 mois suivant le Dry January, les deux tiers des participants avaient réduit leur consommation », mentionne Claude Rambaud.
Dans une lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron, le 2 décembre, France Assos Santé dit son « incompréhension » face à l’annulation de la campagne. La structure, qui regroupe 85 associations de malades et d’usagers de la santé, rappelle « les dégâts causés par la consommation d’alcool » : effets « toxiques » sur l’organisme, mais aussi accidents du travail et de la route et impacts sur les familles avec une violence « exacerbée, désinhibée par l’alcool ».
Ces conséquences, ainsi que les enjeux de la lutte contre l’alcoolo-dépendance, seront évoqués, le 5 décembre, lors d’un Live chat sur lequotidiendumedecin.fr, avec le Pr Michel Reynaud, psychiatre, addictologue et président du Fonds Actions Addictions.
(1) ADIXIO, AIDES, ANPAA (Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie) FAGE, Fédération des Amis de la Santé, Fédération des Acteurs de la Solidarité, Fédération Addiction, Fonds Actions Addictions, FFA (Fédération Française d’Addictologie), France Assos Santé, FPEA (France Patients Experts), La Ligue Contre le Cancer, SFA (Société Française d’Alcoologie), Société française de Santé publique, UNIOPSS
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie