LE QUOTIDIEN : Après des années d’embargo et de sanctions internationales, quel est l’état du système de santé iranien ?
Dr Seyed Hassan Hashemi : Aujourd’hui 98 % de la population iranienne est couverte par l’assurance-maladie. Nous avons un réseau de soins primaires qui assure un maillage complet avec 35 000 maisons de santé, 2 500 centres médicaux et 600 centres locaux où des médecins de famille et des infirmières exercent. Des soins dentaires, conseils psychologiques et nutritionnels y sont dispensés. L’accès à des médecins ou des spécialistes dans les zones rurales s’est considérablement amélioré. L’année dernière près de 8 000 médecins et spécialistes ont été répartis dans les zones rurales les plus déshéritées.
Nous avons aussi 900 hôpitaux avec 460 000 personnes qui travaillent dans le secteur de la santé étatique. Cela fait quelques années que nous n’avons plus besoin d’envoyer des malades à l’étranger afin qu’ils y reçoivent des soins. L’ensemble des services médicaux sont proposés et les opérations chirurgicales les plus avancées peuvent être réalisées. L’un des hôpitaux de Chiraz effectue en moyenne 600 transplantations de foie par an ! Côté formation, la médecine est enseignée au sein de 90 universités médicales sous la supervision du ministère de la Santé. Nous formons un grand nombre de médecins pour les pays du pourtour de l’Iran.
Le dégel international impactera-t-il le secteur de la santé ?
Les secteurs du médicament et du matériel médical seront transformés après la levée des sanctions internationales. Pendant des années, il y a eu une forte hausse du prix des médicaments, nous avons été contraints d’acheter des produits soit sur le marché noir international, soit par des intermédiaires. Bien évidemment ce système était très cher mais nécessaire. Aujourd’hui déjà, 86 % des médicaments nécessaires sont produits à l’intérieur du pays.
De nouveaux projets de coopération avec la France sont-ils programmés ?
Tout dépendra de la partie française, c’est-à-dire des universités, des centres de recherche et des entreprises françaises. Notre désir le plus cher est d’intensifier les échanges entre les chercheurs et savants Iraniens et Français et d’avoir une collaboration plus étroite avec les centres de recherche et de sciences médicales.
Nous souhaitons que les entreprises françaises et leurs partenaires iraniens se lancent dans des investissements communs. Ces entreprises auront accès au marché iranien de 80 millions de personnes mais surtout au marché des 300 millions de consommateurs des pays du pourtour de l’Iran avec lesquels nous sommes très liés historiquement et culturellement.
Où en est la réforme « Rohanicare » ? Quels sont les objectifs du gouvernement ?
Au cours des deux dernières années, le gouvernement du Président Rohani a permis à 11 millions d’Iraniens qui n’étaient pas protégés pas l’assurance-maladie de bénéficier gratuitement d’une couverture. Lors d’une hospitalisation, le reste à charge pour les Iraniens ne dépasse jamais 3 % du prix de l’acte pour les habitants des campagnes et à peine 6 % pour ceux des grandes villes. L’accouchement par voie naturelle est gratuit. Nous avons 900 hôpitaux avec 120 000 lits d’hospitalisation, mais 50 % de nos hôpitaux nécessitent une rénovation ! Le gouvernement vise la création de plus de 100 000 lits hospitaliers au cours des dix prochaines années. Cela représente d’excellentes opportunités d’investissement pour les entreprises étrangères. J’ai rencontré le Medef international et incité les entreprises à coopérer en ce sens avec les partenaires iraniens, notamment pour la construction d’hôpitaux.
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