Médecins sans frontières, qui, en 2010, a traité plus de 30 000 personnes atteintes de tuberculose dans 29 pays, s’apprête à utiliser le nouveau test de diagnostic rapide mis au point par la société Cepheid, au Kenya, au Malawi, au Cambodge, en Colombie et en Abkhasie. Le test, qui permet de détecter l’ADN du bacille tuberculeux dans les crachats, est rapide (résultat en 2 heures) et simple d’emploi. Il fournit deux informations essentielles pour le patient : la présence ou non du bacille tuberculeux et la résistance ou non à la rifampicine, principal antituberculeux majeur.
C’est une avancée majeure, même si le Dr Francis Varaine (MSF) en souligne certaines limites, notamment chez les enfants, plus vulnérables mais moins diagnostiqués. Le test « n’a été validé que pour les crachats, donc pour la tuberculose pulmonaire. Or, certains patients ne sont pas capables de produire des crachats, c’est le cas des enfants », explique-t-il.
En revanche, des progrès en matière de tuberculose résistante sont attendus. MSF s’inquiète déjà de la disponibilité et du coût élevé des traitements de deuxième ligne. Malgré les baisses de prix obtenus par le Green Light Committee (GLC)*, les traitements de deuxième ligne côutent cher. « Avec les médicaments assurés par le GLC, le traitement d’un patient pendant 18 à 24 mois coûte entre 1 500 dollars et 9 000 dollars, en moyenne entre 3 000 et 4 000 dollars », relève MSF. « La différence avec les traitements de première ligne est énorme », poursuit MSF. Le traitement de première ligne coûte 19 dollars par patient pour six mois.
Le nouveau test a lui aussi un coût : 17 dollars pour un prix d’acquisition de la machine de 17 000 dollars, des prix négociés, avec le fabricant pour les pays à revenus limités et les organisations internationales comme MSF, mais qui restent elevés.
* Comité créé par l’OMS en 2000 pour répondre à la demande croissante de traitement de deuxième ligne et assurer la qualité et l’utilisation des médicaments distribués
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