Alors que la crise du Covid continue de perturber les activités sanitaires, la vaccination semble avoir été épargnée, constate Santé publique France (SPF) à l'occasion de la publication de nouvelles estimations concernant la vaccination des professionnels de santé et des jeunes enfants. Mais si les couvertures vaccinales sont en hausse pour la plupart des vaccins, elles demeurent insuffisantes.
« Les données de couverture vaccinale sont essentielles, car le maintien d’une couverture vaccinale élevée constitue un élément clé dans le contrôle des maladies infectieuses à prévention vaccinale », rappelle l'agence sanitaire.
Rougeole : 73,3 % des professionnels de santé vaccinés en 2019
Les estimations nationales concernant la couverture vaccinale des professionnels de santé s'appuient sur une étude de 2019 mise en place par SPF dans les établissements de santé, en lien avec le Centre d'appui pour la prévention des infections associées aux soins (CPias) Nouvelle Aquitaine et le réseau des CPias. Les dernières données disponibles dataient de 2009.
Selon cette étude, 73,3 % des professionnels de santé en établissement de santé étaient vaccinés contre la rougeole en 2019, 53,5 % contre la coqueluche et 26,4 % contre la varicelle. Étant donné que les cas de réinfection sont rares pour la varicelle et que la vaccination n'est donc pas recommandée pour tous, les analyses de couverture vaccinale n'ont pas pris en compte les 87 % de professionnels ayant déclaré des antécédents de cette pathologie. De la même façon, les 37 % de professionnels déclarant des antécédents de rougeole ont également été exclus des estimations de couverture vaccinale pour cette pathologie.
Par rapport à 2009, la couverture vaccinale est restée stable pour la varicelle, et a augmenté pour la rougeole (+23 points) et pour la coqueluche (+ 39 points). L'étude a mis en évidence des disparités en termes de couverture vaccinale selon l’âge du professionnel, la profession, le type de service et la région.
Les médecins favorables à l’obligation vaccinale
SPF a par ailleurs estimé, en prenant en compte les antécédents des professionnels, que 15 % des professionnels de santé restent à vacciner contre la rougeole et 10 % contre la varicelle.
Et d'après une enquête menée dans le cadre de cette étude, plus de 70 % des professionnels de santé sont favorables à l'obligation vaccinale pour les soignants concernant la rougeole et la coqueluche. « Pour la varicelle, ce pourcentage est de 58 %, mais il peut être sous-estimé du fait qu’il n’était pas précisé dans la question que l’obligation vaccinale ne serait envisagée que pour les professionnels sans antécédent de varicelle », souligne l'agence sanitaire.
Parmi les différentes catégories professionnelles, les médecins et les sages-femmes sont les plus favorables à l’obligation vaccinale.
Une couverture insuffisante pour la deuxième dose de ROR
L'agence sanitaire s'est également intéressée à la couverture vaccinale des enfants. Selon des analyses portant sur les enfants nés en janvier ou mars de l'année 2018, et donc soumis à l'extension de l'obligation vaccinale, les couvertures vaccinales pour le vaccin rougeole-oreillons-rubéole (ROR) atteignent, pour la première dose, 93,7 % pour les enfants désormais âgés de 24 mois et 94,4 % pour ceux de 27 mois. Si ces résultats avoisinant l'objectif de 95 % sont encourageants, les couvertures vaccinales pour la deuxième dose sont bien moindres, avec un taux de 80,6 %.
Du côté des enfants ayant eu 24 mois en 2018, et donc non soumis aux onze vaccins obligatoires, un taux de 90,9 % pour la première dose et de 83,4 % pour la seconde dose sont rapportés.
Concernant la seconde dose vaccinale contre les méningocoques C administrée à 12 mois, la couverture pour la seconde dose approche les 90 % chez les enfants soumis à obligation vaccinale, alors qu'elle est de 84,5 % pour ceux non soumis à cette obligation.
La vaccination contre le papillomavirus en hausse
Enfin, la couverture vaccinale contre le papillomavirus, non obligatoire, continue d'augmenter en 2019 par rapport à 2018, avec un gain de 5,8 points pour la première dose (34,9 %) et de 4,2 points pour la seconde dose (27,9 %).
« Ces augmentations témoignent en partie de l'impact positif de l'abaissement de l'âge de la vaccination à 11 ans, mais pourraient également être la conséquence du renforcement de la communication autour de la vaccination ces dernières années », estime l'agence sanitaire.
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