Les 194 États membres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont adopté par consensus, à l'issue de la 73e Assemblée mondiale de la santé (AMS) qui s'est tenue - virtuellement - ces 18 et 19 mai, une résolution portée par l'Union européenne commandant une évaluation complète, impartiale et indépendante de la réponse globale internationale à la pandémie de Covid-19 ; ce qui implique notamment un retour d'expérience sur la réaction de l'OMS, cible de multiples critiques.
Si les contours de l'évaluation sont encore flous, elle devra au moins analyser « les mesures prises par l'OMS face à la pandémie de Covid-19 et leur chronologie ». Le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a néanmoins précisé qu’une telle initiative devrait « inclure la totalité de la réponse par tous les acteurs, de bonne foi », chaque pays devant examiner sa réponse et tirer les leçons de son expérience.
Se pencher sur l'origine du virus et éclairer l'avenir
L'enquête devrait aussi permettre d'identifier l'origine du nouveau coronavirus et éventuellement sa voie de transmission à l’homme. À cet égard, le texte suggère une collaboration étroite avec l’Organisation mondiale de la santé animale, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et les pays.
Selon la résolution, l'enquête peut prévoir « des missions scientifiques et de collaboration sur le terrain ». Mais le flou demeure, notamment sur le calendrier ; à cet égard, la Chine refuse toute investigation tant que la maladie Covid-19 n'est pas « éradiquée ».
Enfin, il s'agit de tirer des conséquences pour l'avenir, et d'améliorer « les capacités mondiales de prévention, de préparation et de riposte face aux pandémies ».
Cet accord, trouvé avec l'aval de la Chine et des États-Unis, fait figure de réponse aux accusations du président Donald Trump qui juge l'OMS inféodée à Pékin et lui a lancé un ultimatum d'un mois, sous la menace de quitter cet organe dont les États-Unis sont traditionnellement le premier contributeur (à hauteur de 500 millions d'euros pour 2020-2021). Donald Trump a déjà annoncé mi-avril la suspension de la contribution américaine au budget de l'OMS le temps d'évaluer la réponse à la pandémie de l'agence onusienne.
Accès équitable aux traitements
La résolution adoptée lors de l'AMS appelle en outre à intensifier les efforts destinés à contrôler la pandémie de Covid-19, et à assurer un accès équitable, et une juste distribution des technologies et produits de santé nécessaires pour combattre le virus.
Le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres a plaidé lors de l'ouverture de cette 73e AMS pour un « grand effort multilatéral » face à la Covid-19, espérant « que la recherche d’un vaccin pourrait en être le point de départ ». Selon le chef de l’ONU, « toute personne, où qu’elle se trouve », doit avoir « accès – physiquement et financièrement - à ces solutions, qui constituent un bien public mondial par excellence ».
Mais le consensus est là encore, fragile, les États-Unis ayant pris leurs distances à l'égard du paragraphe clé stipulant que le futur vaccin doit être « rapide, équitable, sûr et abordable ».
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