En dépit des progrès accomplis ces dernières années qui ont permis une baisse du nombre de nouveaux cas de paludisme, de 21 % entre 2010 et 2015 de même qu'une diminution de la mortalité liée au parasite, de 29 % au niveau mondial, des efforts restent à faire notamment en Afrique subsaharienne qui reste la région la plus touchée, selon le rapport annuel 2 015 sur le paludisme présenté par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
En 2015, 90 % des 212 millions de nouveaux cas de paludisme recensés et 92 % des 429 000 décès provoqués par ce parasite sont survenus en Afrique subsaharienne, souligne l'organisation qui rappelle que les enfants de moins de 5 ans, particulièrement vulnérables, représentent environ 70 % des décès liés au paludisme. Ces chiffres reflètent « des lacunes importantes (...) en matière de couverture par les programmes » nécessaires pour lutter contre la maladie dans de nombreux pays, note l'OMS.
Accès aux traitements préventifs
Pourtant, un certain nombre de progrès ont été accomplis ces cinq dernières années. Dans 20 pays africains, l'accès aux soins préventifs pour les femmes enceintes (administration de sulfadoxine-pyriméthamine pendant la grossesse) a été multiplié par 5 entre 2010 et 2015, le recours aux tests de dépistage du paludisme chez les enfants présentant de la fièvre et consultant un établissement de santé publique est en augmentation dans 22 pays (29 % en 2010 contre 51 % en 2015) et plus de la moitié (53 %) de la population d'Afrique subsaharienne utilisait des moustiquaires imprégnées en 2015, alors qu'ils n'étaient que 30 % à y avoir recours en 2010.
Les financements stagnent
Mais « le manque de financements ainsi que les systèmes de santé fragiles sapent les progrès accomplis et mettent en péril la réalisation des cibles mondiales », souligne l'OMS. Ainsi, après avoir augmenté entre 2000 et 2010, les financements mondiaux alloués à la lutte contre le paludisme stagnent. En 2015, la Stratégie technique mondiale contre le paludisme 2016-2030 a été adoptée par les États membres de l'OMS, qui prévoyait, notamment, de réduire de 40 % l'incidence de la maladie entre 2015 et 2020. Mais les financements alloués à la lutte contre ce fléau mondial (2,9 milliards de dollars US, soit 2,7 milliards d'euros) n'ont représenté, pour 2015, que 45 % de ceux nécessaires à l'atteinte de cet objectif (6,4 milliards de dollars US, soit 6 milliards d'euros). « Si l'on veut atteindre les cibles mondiales, une augmentation considérable du financement national et international est nécessaire », conclut le rapport de l'organisation internationale.
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