La Commission européenne va débloquer 106,2 millions d’euros pour renforcer les capacités médicales d’urgence de l’Union européenne (UE), a-t-elle annoncé le 24 avril. Ces fonds alloués à l'Allemagne, à la Belgique, à la France, à l'Italie, au Luxembourg, au Portugal, à la Roumanie et à la Turquie doivent permettre de développer une nouvelle capacité à mobiliser une équipe médicale d'urgence dans le cadre de RescEU, réserve créée en 2019 dans le cadre du Mécanisme de protection civile de l'UE.
« Cette nouvelle capacité de rescEU va devenir le plus grand hôpital de campagne d'Europe et l'un des plus avancés au monde. Cette entreprise commune (…) est une autre pierre angulaire du renforcement de la capacité de l'UE à se préparer et à réagir à diverses catastrophes », souligne Janez Lenarčič, commissaire à la gestion des crises, dans un communiqué.
Concrètement, à côté des 15 EMT déjà mobilisables, 3 nouvelles équipes, avec des services de chirurgie et de diagnostic, seront créées, ainsi que 17 équipes de soins spécialisées, qui proposeront des services de soins intensifs, de traitements des brûlures, de transport de patients, de diagnostics avancés, d'aide à la mère et à l'enfant, de rééducation, de soutien en santé mentale, de traitement orthopédique, de laboratoire, d'approvisionnement en oxygène et de soutien aux télécommunications.
106 activations du mécanisme pour la seule année 2022
Mis en place en 2001, le Mécanisme de protection civile de l’UE vise à renforcer la coopération en matière de protection civile quand les capacités de réponse d’un pays sont dépassées par l’ampleur d’une catastrophe. Le dispositif, géré par le Centre de coordination de la réaction d’urgence (ERCC), est mobilisable par les États membres de l’UE et 9 pays européens (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Islande, Macédoine du Nord, Monténégro, Norvège, Serbie, Turquie et Ukraine), mais aussi par des pays hors Europe. Il a été modernisé en 2019 avec la création de RescEU.
Sa vocation est de faire face aux incendies de forêt, aux urgences médicales, aux incidents chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires, aux besoins d’hébergement, de transports d’urgence et d’approvisionnement en électricité, liste la Commission. Pendant la pandémie, RescEU a par exemple assuré la distribution de masques, gants chirurgicaux et respirateurs, via ses centres de distribution stratégiques établis dans 10 États membres.
Depuis sa création, le dispositif a déjà répondu à plus de 600 demandes d’assistance, dont 106 pour la seule année 2022, en réponse notamment à la guerre en Ukraine (envoi de matériel, mais aussi organisation des évacuations médicales vers les hôpitaux européens), aux incendies en Europe ou aux inondations au Pakistan. En France, RescEU a été activé l’an dernier par le ministre de l’Intérieur pour faire face aux incendies en Gironde : des canadairs de Grèce et d’Italie étaient venus en renfort des pompiers français.
Le Corps médical européen mobilisable en urgence
Au sein de RescEU, le Corps médical européen a vocation à apporter une assistance médicale rapide et une expertise en matière de santé publique, via l’ERCC. Il a été créé pour pallier le manque important d’équipes médicales qualifiées lors de la crise Ebola en 2014 en Afrique de l’Ouest. Onze États en sont parties prenantes : Belgique, Estonie, République tchèque, Italie, France, Allemagne, Norvège, Portugal, Slovaquie, Espagne et Suède.
Ce Corps comprend des équipes médicales d’urgence (soins médicaux directs aux personnes touchées par une catastrophe), classifiées ou en cours de classification par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), mais aussi des laboratoires de biosécurité mobiles et des capacités d’évacuation médicale. Ces équipes ont notamment été mobilisées en 2019 à la demande de l’OMS pour intervenir à Samoa en réponse à une épidémie de rougeole. Deux équipes médicales d’urgence de France et de Norvège avaient été dépêchées sur place pour soutenir la campagne de vaccination.
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