LE PREMIER MINISTRE François Fillon, entouré de Xavier Bertrand, ministre de la Santé, de Nora Berra, secrétaire d’État chargée de la Santé et de Philippe Richert, ministre chargé des Collectivités territoriales, s’est rendu lundi dernier à Strasbourg et à Sélestat, dans le Bas-Rhin, dans le cadre d’un déplacement sur le thème de la santé. Un thème peu abordé par le Premier ministre depuis son arrivée à Matignon – la dernière fois, c’était à Vesouls (Haute-Saône), au tout début de l’année 2010 – alors que Nicolas Sarkozy s’est pour sa part régulièrement emparé du sujet.
À Sélestat, François Fillon a inauguré la toute nouvelle tranche du centre hospitalier (180 lits) ; à Strasbourg, il a visité l’un des blocs opératoires expérimentaux de chirurgie mini-invasive et de robotique chirurgicale de l’IRCAD (Institut de recherche contre les cancers de l’appareil digestif, créé par le Pr Jacques Marescaux). Dans son discours, et histoire de recadrer les choses, le Premier ministre a attaqué fort : « Notre politique de santé n’est pas un puits sans fond de dépenses publique (...), elle ne relève pas d’une vision dépassée de la politique sociale ; elle est une ressource d’innovation, de croissance, d’activité et par conséquent d’emploi. »
Pour autant, le chef du gouvernement n’est pas venu les mains vides en Alsace. Il a tout d’accord rappelé que sur les 35 milliards d’euros mobilisés dans le cadre du Grand Emprunt, 2,4 milliards seraient consacrés à des actions « ciblées sur la santé » et qu’un autre milliard financerait des actions « qui concernent la santé d’une manière ou d’une autre », on n’en saura pas plus…
Quant aux 2,4 milliards directement fléchés, ils se décomposent selon François Fillon en 1,55 milliard affecté à un programme « santé et biotechnologie » (qui soutiendra la création de centres d’investigation clinique ou la production de vecteurs pour la thérapie génique), et 850 millions d’euros affectés aux IHU (Instituts hospitalo-universitaires) pour des programmes portant sur la modélisation cardiaque, la nutrition, les neurosciences ou encore l’infectiologie.
Cap sur la e-santé.
Mais l’avenir pour François Fillon, c’est aussi et surtout la e-santé. Les fondements en ont selon lui été posés par la loi HPST, le Premier ministre veut désormais « intensifier les efforts de la France pour rattraper son retard ». Il a indiqué à ce sujet qu’un premier appel à projets, doté de 10 millions d’euros, avait été lancé en janvier dernier sur la santé et l’autonomie sur le lieu de vie grâce au numérique. Un deuxième appel, doté de 30 millions d’euros, sera selon lui « incessamment lancé ».
Quant à la loi HPST, dont François Fillon a vanté les mérites, elle a selon lui trouvé en Alsace un excellent terrain d’application : les instances de gouvernance des hôpitaux, la Conférence régionale de la santé et de l’autonomie, les unions régionales de professionnels de santé (URPS)… toutes fonctionnent déjà, s’est-il félicité, jusqu’aux projets de maisons de santé pluridisciplinaires (MSP) en cours de développement et au Projet régional de santé qui est « en état avancé de préparation ».
Le Premier ministre n’a pas non plus résisté au plaisir de rappeler qu’en 2010, « pour la première fois depuis 1997 », les dépenses de l’assurance-maladie ont été conformes aux prévisions de l’ONDAM. Pour 2011, il assure que les premières indications confirment que « c’est aussi le cas » (lire également en page 3 ce que dit sur ce point l’avis du comité d’alerte). François Fillon a toutefois reconnu qu’il faudra aller plus loin que ce qui a déjà été fait pour « garantir la soutenabilité à long terme de la politique de solidarité ». Il a rappelé à cet effet que le Conseil économique et social avait été saisi « pour réfléchir sur notre système de protection sociale, et notamment sur la question du partage entre protection de base et protection complémentaire ».
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie