La ministre de la Santé Marisol Touraine s'est prononcée en faveur d'une hausse significative du prix du tabac lors de son intervention au « Grand Jury », sur RTL/Le Figaro/LCI.
« Je souhaite qu'avant la fin du quinquennat, il y ait une augmentation forte, significative du prix du tabac », a-t-elle déclaré. Espérant qu'elle soit la « plus (élevée) possible », elle a néanmoins écarté l'adoption du paquet à 10 euros. « Ce n'est pas à l'horizon de ce quinquennat que le paquet de cigarettes sera à 10 euros », a-t-elle dit, ajoutant qu'elle espérait y arriver le « plus vite possible ».
Reconnaissant l'efficacité du levier fiscal, elle a défendu une démarche par étapes. La première, le paquet neutre, entrera en application le 20 mai.
La dernière hausse du prix du tabac remonte à janvier 2014 : le paquet le moins cher coûte aujourd'hui 6,50 euros, et le plus vendu, 7 euros.
Les médecins anti-tabac à valoriser
Dans la perspective des négociations conventionnelles, Marisol Touraine a souhaité « qu'on valorise les médecins fortement engagés dans la lutte contre le tabac ». « Un médecin qui est fortement impliqué pour que ses patients arrêtent de fumer doit être rémunéré pour cela , a-t-elle répété, en évoquant les compléments financiers octroyés par l'Assurance-maladie.
La députée socialiste et médecin Michèle Delaunay, présidente d'Alliance contre le tabac, a salué les engagements de Marisol Touraine. Elle précise qu'elle déposera un amendement au prochain collectif budgétaire, en juin prochain, pour agir sur le levier fiscal, et porter le paquet au-delà du « seuil psychologique » de 10 euros.
Un groupe d'experts sur le burn-out
Marisol Touraine a par ailleurs annoncé la prochaine constitution d'un groupe de travail sur le burn-out, réunissant médecins, chercheurs et experts, pour le définir « médicalement » et apporter des « réponses » à la manière de le soigner. « Après, la ministre du Travail verra », a-t-elle ajouté.
L'Académie de médecine rappelait mi-février que le burn-out n'est pas un diagnostic médical et que la notion, trop élargie, devient source de confusion. Le rapport du Pr Jean-Pierre Olié et du Dr Patrick Légeron, demandait au ministère de la Santé de soutenir des programmes de recherches.
Interrogée sur la proposition de loi de Benoît Hamon en faveur d'une reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle, la ministre de la Santé alerte sur la nécessité de « définir ce que c'est que cette maladie, avant d'en faire une maladie professionnelle ». « La souffrance au travail, c'est une réalité que l'on ne peut plus escamoter », a-t-elle reconnu.
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