Le premier procès en Allemagne pour des implants mammaires défectueux de la société française Poly Implant Prothèse (PIP) s’est ouvert hier à Karlsruhe (sud-ouest). La plaignante, une Allemande de 40 ans, qui avait décidé de se faire poser des prothèses après ses trois grossesses, était allée voir en 2007 un chirurgien réputé de la ville. L’opération lui a coûté 5 800 euros. Lorsque le scandale des prothèses PIP éclate en 2010, elle décide de porter plainte contre son chirurgien, contre l’assurance du groupe PIP, aujourd’hui en liquidation judiciaire, mais aussi contre l’organisme de certification TÜV Rheinland qui avait autorisé ces implants, contre les fournisseurs du gel à l’intérieur des prothèses et contre l’État allemand, pour manquement à sa mission de protection de la santé publique.
Elle réclame jusqu’à 30 000 euros de dommages-intérêts et la prise en charge des frais médicaux du remplacement des prothèses (6 000 euros) et d’éventuelles séquelles médicales.
Le juge Eberhard Lang qui a présidé l’audience, a émis des réserves sur les fondements juridiques d’une partie des poursuites. Selon lui, les autorités allemandes visées par la plaignante ne sauraient en effet être mises en cause puisque les problèmes liés aux implants PIP n’étaient pas connus au moment de l’opération. Par ailleurs, l’assurance du groupe PIP ne peut être attaquée car sa responsabilité contractuelle ne concerne que le territoire français. Enfin, les fournisseurs du gel visés par la plaignante ne sont pas les bons.
Le magistrat a, en revanche, consacré le reste de l’audience aux potentielles erreurs du chirurgien qui a réalisé l’opération. Selon la plaignante, ce dernier lui aurait déclaré que les prothèses dureraient « toute la vie ». Le médecin a affirmé n’avoir commis aucune erreur et a insisté sur le fait qu’il avait fait signer à sa patiente un document dans lequel elle reconnaissait avoir été informée des risques de l’opération. Un jugement est attendu dans cette affaire le 30 novembre. L’avocat de la plaignante déclare avoir comme 250 autres porteuses de prothèses défectueuses.
En Espagne, une femme a déjà remporté un procès en février. Un tribunal de Madrid a condamné son chirurgien à lui payer un peu moins de 7 500 euros pour ne pas l’avoir suffisamment avertie des risques encourus. Le premier grand procès en France dans ce dossier devrait avoir lieu en avril 2013 à Marseille.
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