DE NOTRE CORRESPONDANTE
« CETTE ACTION est notre seule monnaie d'échange. Mais, il n'y a pas d'agressivité », avait affirmé, en mars dernier, le délégué du syndicat Force ouvrière de 3M à Pithiviers, dont le patron venait d’être séquestré durant plus de 24 heures ! Depuis, ce type « d’action » a fait des émules : Sony, Caterpillar… Les commentaires des experts sur le sujet sont allés bon train, certains affirmant qu’au regard de la violence sociale imposée par les restructurations, ces séquestrations, qu’ils ne sauraient néanmoins cautionner, étaient « légitimes », d’autres y voyant un « appel paradoxal à l’autorité patronale », comme Armand Hatchuel, professeurs à Mines Paris Tech.
À Lyon, l’IFATC, qui organise un colloque international sur le thème « agressivité, violence et psychopathologie » propose aux professionnels du secteur de la santé, du social et de la justice de réfléchir justement à cette dialectique entre confrontation et soumission (à la violence), entre opposition et collaboration, entre conflit et résolution. Pour le Dr Reynaldo Perrone, psychiatre et fondateur de cet institut, les séquestrations de patrons révéleraient surtout « un défaut de transmission de la loi ». Jugées dangereuses, ces actions violentes relayées par les médias véhiculeraient l’idée qu’une société peut vivre sans médiateur, que c’est le groupe qui édicte désormais la loi. « Depuis l’origine des temps, dans aucun pays l’homme n’a pu se soustraire à la violence, rappelle le Dr Perrone. En revanche, il se pacifie à mesure qu’il vit en société et peut incorporer des moyens de régulation. »
Durant ce colloque et à l’occasion de la conférence public proposée le 14 mai à 19 heures, en présence d’Henri Atlan, biologiste, philosophe et écrivain, de Matthieu Ricard, docteur en biologie moléculaire, écrivain mais aussi moine bouddhiste, et de Raymond E. Kendall, ancien secrétaire général d’Interpol, la violence, sous toutes ses formes, sera analysée et les nouvelles voies de résolution évoquées. Le Dr Perronne, qui prône un certain pragmatisme, s’inquiète aujourd’hui « du peu d’écho aujourd’hui donné aux approches centrées sur la solution ». Le débat est largement ouvert.
› CAROLINE FAESCH
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie