Réintégrer les soignants non vaccinés ? 5 médecins répondent sans langue de bois

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Publié le 23/07/2022

Crédit photo : Phanie

Le débat sur la réintégration à l’hôpital des soignants non vaccinés semble définitivement refermé. Ce vendredi, le ministre de la Santé, François Braun, s’est prononcé pour le maintien de leur suspension, suivant l’avis de la Haute Autorité de santé publiée un peu plus tôt.

Pourtant, l’idée d’une réintégration faisait son chemin depuis plusieurs jours. Les Sénateurs avaient ouvert la voie en l’évoquant dans le cadre de la discussion du projet de loi sanitaire. Elle gagnait du terrain même chez les médecins. Ils ont été quelques-uns à prendre la parole publiquement pour réclamer la levée de la suspension à un moment où l’hôpital manque de bras.

Cette décision de réintégration serait-elle « une faute », comme l’exprime l’Académie nationale de médecine ? Pour éclairer le débat, « Le Quotidien » a donné la parole à cinq médecins (dont certains se sont exprimés avant que la décision de la HAS ne soit rendue publique). Ils exposent leurs arguments sans filtre.

Dr Yannick Neuder : « Il faut être pragmatique et remettre des bras et des jambes à l’hôpital où la situation est compliquée »
Le cardiologue (CHU de Grenoble) également député LR de l’Isère plaide ouvertement pour la réintégration des soignants à l’hôpital. Il y a quelques jours, il a interpellé le ministre de la Santé sur le sujet, invoquant la situation très tendue à l’hôpital. (Séquence enregistrée jeudi 21 juillet, avant la décision de la HAS et du ministre de la Santé)

 

Dr Patrick Pelloux : « Il y a un côté "Il faut les punir" dans cette volonté de ne pas les réintégrer »
L’urgentiste, président de l’Amuf, plaide pour la réintégration des soignants suspendus dans un contexte où les mesures d’urgence ont été levées. Il regrette la décision de la HAS et du ministre de la Santé, et évoque une volonté de « punir » les soignants non vaccinés alors que l’hôpital manque cruellement de bras.  (Séquence enregistrée vendredi 22 juillet, après la publication de l’avis de la HAS)

 

Dr Mathias Wargon : « Un choix qui serait populiste pour draguer les antivax »
Chef de service des urgences à l’hôpital Delafontaine (Saint-Denis), le Dr Mathias Wargon s’oppose fermement à l’idée de réintégrer les soignants suspendus. Il dénonce une approche « populiste » visant à « draguer les antivax » et qui ne résoudrait pas le problème de la pénurie de personnel à l’hôpital. (Séquence enregistrée jeudi 21 juillet, avant la décision de la HAS et du ministre de la Santé)

 

Dr Jérôme Marty : « Examiner au cas par cas les motivations des soignants non vaccinés »
Le président de l’UFML-S ne rejette pas en bloc l’idée de réintégrer les soignants non vaccinés. Mais il suggère d’examiner au cas par cas les demandes. « Quelles sont les bases scientifiques qui ont motivé leur choix ? », s’interroge le généraliste. « Parmi eux, il y en a quand même qui nous disent que ce n’est pas un vaccin, que c’est une injection expérimentale, qu’il modifie le groupe Rhésus des gens vaccinés […] Réintégrer ces gens n’est pas sans poser problème », s’inquiète le Dr Marty. (Séquence enregistrée vendredi 22 juillet, avant la publication de l’avis de la HAS et du ministre de la Santé)

 

Dr Franck Devulder : « Si vous n’êtes pas vacciné, vous ne bossez pas à l’hôpital ! »
Gastro-entérologue et président de la CSMF, le Dr Franck Devulder se range à l’avis des autorités scientifiques qui se prononcent contre la levée de la suspension des soignants non vaccinés. Il rappelle la faible proportion du personnel hospitalier concerné. « Aller imaginer que ce serait la solution miracle pour résoudre le déficit de soignants, ça ne l’est pas », insiste le médecin qui rappelle également que les soignants ont le devoir et l’obligation d’être vaccinés. (Séquence enregistrée vendredi 22 juillet, après la publication de l’avis de la HAS)

 


Source : lequotidiendumedecin.fr