À chaque bilan, on avait coutume d’opposer les grands progrès médicaux de l’année à un certain bégaiement de l’actualité socio-professionnelle, les mêmes thèmes semblant revenir en boucle. On peut dire qu’à cet égard, 2009 marque un renversement de tendance.
Certes, il y a eu cette année une série d’innovations en recherche fondamentale et appliquée, la lecture de ce numéro spécial du « Quotidien du Médecin » est là pour nous en convaincre. Mais comment nier que l’innovation thérapeutique est toujours dans les basses eaux et que les mauvaises nouvelles sur la tolérance sont beaucoup plus nombreuses que les ASMR de niveau 1 ?
Certes, la politique de santé connaît des valeurs sûres : le déficit et l’annonce de la rigueur. Mais même à ce niveau, 2009 a innové : le déficit, crise aidant, est devenu abyssal ; pour tenter de « combler le déficit structurel » ( entendez, non lié à la crise… ), le gouvernement et la CNAM multiplient les mesures. Les CAPI étant à ce titre une vraie innovation, qui marquera l’année, d’autant que de nombreux MG ont répondu à l’appel, acceptant de limiter leur liberté de prescription contre des revenus supplémentaires.
Mais incontestablement, les deux grands événements de l’année sont la loi HPST, avec la mise en place des ARS, et la grippe A(H1N1)v.
La mise en place des ARS devrait révolutionner notre système de santé, avec la mise en place d’une régionalisation, tant attendue dans un pays si jacobin. Nul ne conteste le bien-fondé de la démarche, même s’il faudra attendre les bilans 2010/2011 pour dire si les ARS ont réussi là où les ARH avaient échoué.
L’épidémie de grippe A(H1N1)v et la campagne de vaccination resteront également dans l’histoire. Ne s’agit-il pas de la plus grande campagne de santé publique qu’ait connue la France ? À ce sujet, il faudra peut-être mieux intégrer les professionnels de santé libéraux, car la frustration de ces derniers n’est pas d’ordre financier, comme certains le font croire.
Ne leur a-t-on pas répété, du plan Cancer au plan Alzheimer, qu’ils étaient le pivot de la politique de santé ? Et, chaque fois, ils se sentent un peu en lisière des grandes mobilisations de santé publique : qui peut nier que la vaccination A(H1N1)v est une caricature de cette réalité ?
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