DE NOTRE CORRESPONDANTE
« J’AI PASSÉ quasiment dix mois à essayer de trouver une solution pour arranger les choses, mais je n’y suis pas parvenu. » Le Pr Olivier Claris, président de la commission médicale d’établissement (CME) des Hospices civils de Lyon (HCL), constate que la réunion des deux équipes de transplantations hépatiques du CHU a échoué, d’un point de vue « humain ». C’est en 2008 que le CHU décide de réunir deux sites de transplantations hépatiques : celui de la Croix-Rousse et le site de l’hôpital Édouard-Herriot (HEH) dirigé par le Pr Olivier Boillot, qui exerçait alors la plus grosse activité, dont des greffes pédiatriques, notamment à partir de donneurs vivants. Les deux équipes devaient « fusionner » à l’hôpital de la Croix-Rousse, doté d’un bâtiment médico-chirurgical flambant neuf. De ce projet est né un conflit de chefferie, auquel la direction des HCL a finalement mis un terme en nommant le Pr Christian Ducerf (Croix-Rousse) à la tête du nouveau service, au détriment du Pr Boillot, qui n’acceptait pas les conditions proposées. Ce dernier, reconnu comme un leader dans sa spécialité, « s’est retiré de cette activité, ce qui a eu pour conséquence directe, l’impossibilité de réaliser des greffes pédiatriques, car il était le seul à le faire », explique Olivier Claris. Il a donc fallu former des chirurgiens pédiatriques à la transplantation hépatique, « avec des équipes de Genève et Paris », précise-t-il.
Fin des greffes avec donneurs vivants ?
En parallèle, et sous la houlette de Benoîte Curt, mère d’un enfant de 20 mois greffé du foie grâce au prélèvement sur donneur vivant, un « collectif de soutien au Professeur Boillot » a été créé pour dénoncer une situation jugée « inacceptable » tant pour cet éminent spécialiste que pour les patients. Un avis partagé par le CHU, qui reprochait au Pr Boillot de n’avoir jamais travaillé en équipe, ni formé la relève ! Ces huit derniers mois, le temps que le premier chirurgien formé soit opérationnel, les petits patients ont dû être été redirigés vers Paris. Sur ce point, le Pr Claris estime que les HCL n’ont pas « fait pire que ce que font d’autres CHU n’ayant pas de transplantation hépatique ». Et d’ajouter : « Il est vrai que pour les familles habitant à Lyon, c’était déstabilisant, mais il n’y a pas eu de catastrophe, et les enfants ont été pris en charge avec une qualité satisfaisante ».
Aujourd’hui, l’activité de transplantation pédiatrique a repris – 3 greffes hépatiques ont été réalisées, dont une sur un enfant de 18 mois – et devrait même augmenter, puisque trois autres chirurgiens sont en formation. Entre temps, le comité de soutien au Pr Boillot n’a pas désarmé. En mai dernier, il revenait à la charge, au motif notamment que le CHU lyonnais, « un des rares centres de greffe en France avec donneurs vivants » n’offrait plus cette possibilité. Le Pr Olivier Claris, qui déplore la poursuite d’échanges « acides » avec cette association, fait observer que cette technique, dont l’indication reste exceptionnelle, n’est pas exclue des HCL. Simplement, « si les équipes de Lyon n’arrivent pas ou ne peuvent pas la mettre en place, il faudra voir qui d’autres peut le faire en France », conclut-il.
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