Ne pas revenir à la semaine de 4 jours, tance un rapport sénatorial rendu public ce 8 juin. Une répartition du temps scolaire en 4,5 jours, comme rétablie en 2013, après sa suppression sous Nicolas Sarkozy en 2008, favorise les apprentissages (comme le soulignait déjà en 2010 l'Académie de médecine) et tient compte du besoin de stabilité exprimé par les acteurs, argumente le groupe du travail. Au contraire, la réforme de 2008, « instituée pour des considérations autres que pédagogiques », n'a eu pour effet que d'augmenter la fatigue et la dissipation des élèves, de distendre le lien avec les parents d'élèves, et de creuser les inégalités sociales. Y revenir « serait un mauvais signe car on ferait prévaloir le monde des adultes sur celui des enfants », a fait valoir Jean-Claude Carle, sénateur Les Républicains de Haute-Savoie, membre du groupe, aux côtés de Thierry Foucaud (CRC), Mireille Jouve (RDSE) et Gérard Longuet (LR).
Le rapport n'en est pas moins extrêmement critique à l'encontre de la méthode « ratée » de la réforme de 2013 : « une réforme imposée par le haut, n'ayant fait l'objet d'aucune évaluation préalable », lit-on dans la synthèse. Sa légitimité en a été d'autant plus sapée que des aménagements se sont révélés nécessaires par la suite : faculté de reporter d'un an sa mise en œuvre, création d'un fonds d'amorçage par le décret « Hamon », possibilité de regrouper les enseignements sur huit demi-journées…
En l'absence d'évaluation, difficile de dresser un bilan complet de l'impact de la semaine de 4,5 jours sur les enfants : néanmoins les sénateurs relèvent « un ressenti majoritairement positif du point de vue des apprentissages en élémentaire, plus négatif en maternelle ». Et appellent à juger avec précaution la fatigue des élèves souvent mise en avant, l'attribuant possiblement à d'autres facteurs (multiplication des activités périscolaires, temps de famille, etc.). Ils proposent également d'élargir la réflexion à l'année scolaire.
Si le gouvernement décidait d'un retour aux quatre jours, les sénateurs demandent des garde-fous : un maximum horaire de 5 h 30 d'enseignement par jour, avec une réduction des vacances scolaires, une prise en charge possible de l'ensemble des enfants le mercredi…
Un possible retour aux 4 jours proposé dans un décret
La publication de ce rapport intervient le même jour que la présentation, par le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer au Conseil supérieur de l'éducation (CSE), d'un projet de décret qui ouvre la voie à un retour à la semaine de quatre jours, via de nouvelles dérogations qui pourraient entrer en vigueur à la rentrée 2018. Celles-ci seraient accordées par le directeur académique, sur proposition conjointe d'une commune ou d'un établissement public de coopération intercommunale et d'un ou plusieurs conseils d'école. Le maximum d'heures de cours par jour serait de 6 heures (ou trois heures trente par demi-journée).
Les membres du CSE, dont l'avis est simplement consultatif, ont voté majoritairement contre.
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