François Hollande avait fait de la jeunesse une priorité de son quinquennat. Le président de la République, entouré de pas moins de 4 ministres (Marisol Touraine, Najat Vallaud-Belkacem, Laurence Rossignol et Patrick Kanner) a dévoilé ce 29 novembre, à l'Élysée, un plan santé et bien-être des jeunes, nourri du rapport du Pr Marie Rose Moro (professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, Université de Paris-Descartes, Sorbonne Paris-Cité et chef de service de la Maison de Solenn) et de Jean-Louis Brison (inspecteur d’académie).
Selon le Pr Moro, 8 à 15 % des jeunes Français seraient en souffrance psychique. « Sur 50 000 à 80 000 viols ou violences sexuelles annuelles, 40 % concernent des moins de 15 ans », a souligné de son côté Laurence Rossignol. En face, le système de santé patine : entre 2007 et 2014, on constate une diminution de 48 % des postes de pédopsychiatrie, en même temps qu'une augmentation de 22 % des jeunes suivis en psychiatrie infanto-juvénile. « Il faut augmenter le bien-être de tous, à l'intérieur de l'école », a exhorté le Pr Moro. « L'école est un lieu où l'on peut percevoir les signes de souffrance », a complété Jean-Louis Brison.
Un pass santé jeune
Le plan se fixe 4 objectifs : que les professionnels puissent mieux identifier les signes du mal-être, que les jeunes se sentent plus soutenus, qu'ils soient mieux et précocement orientés, et qu'une veille partagée sur ces sujets se mette en place.
Mesure phare, le pass santé jeune – inscrit dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2017, pour une application au premier trimestre 2017 – donne aux jeunes jusqu'à 21 ans et après évaluation par un médecin, un accès à 10 séances maximum avec un psychologue clinicien. En parallèle, devrait se mettre en place un portail d'informations géolocalisées sur la santé, d'abord à travers une expérimentation.
François Hollande a aussi mis en avant la création d'un corps unique de psychologues de l'Education nationale, dont le premier concours, avec 330 postes à la clef, se tiendra au printemps prochain, pour une entrée en vigueur dès la prochaine rentrée des classes.
Renforcer la pédopsychiatrie et les maisons des adolescents
« Chaque région doit avoir des ressources suffisantes en psychiatrie infanto-juvénile », a souligné François Hollande, en déplorant les rémunérations peu attractives des pédopsychiatres. Une piste qui devrait être approfondie dans le cadre du nouveau Conseil national de santé mentale, lit-on dans le plan d'actions.
Les maisons des adolescents (MDA) sont désignées comme des piliers du dispositif et devraient voir leur assise et missions étendues, à raison d'au moins une MDA par département.
Enfin, plusieurs mesures visent à renforcer les liens entre les mondes de l'Éducation nationale et de la santé, comme la convention cadre signée ce jour entre Najat Vallaud-Belkacem et Marisol Touraine, la mise en place d'une permanence téléphonique (avec au bout du fil un psychologue) pour les professionnels des lycées et de l'université confrontés à un jeune en difficulté, le renforcement de la formation des enseignants aux problématiques de l'enfance et de l'adolescence, et l'augmentation des services de soins à l'université (bureau d'aide psychologique universitaire et services universitaires de médecine préventive, qui devraient passer de 20 à 30 l'année prochaine).
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