Inhalation de fumées toxiques, violences physiques, stress, horaires décalés… Les sapeurs-pompiers sont confrontés tous les jours à de multiples facteurs de risque sanitaires. Alors que le 15 octobre dernier, ils manifestaient pour dénoncer leurs conditions de travail, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) vient de publier un rapport sur les risques sanitaires liés aux expositions professionnelles des sapeurs-pompiers. L'Agence, saisie par la Direction générale de la santé (DGS) en mars 2018, y dresse un état des lieux des risques encourus et propose des mesures de prévention.
Le secours à victimes, activité principale des pompiers
En 2017, le secours à victimes représentait les trois quarts de l'activité des sapeurs-pompiers, alors que les incendies n'en représentaient que 7 % - bien qu'ils mobilisent davantage d'effectifs - et les accidents de la circulation 6 %. Les autres activités rapportées sont les opérations diverses (6 %), les aides à personne (5 %), la protection des biens (2 %), et les risques technologiques (1 %).
Du fait de cette diversité d'activités, la nature des risques est très variable. Les sapeurs-pompiers peuvent notamment être exposés à l'inhalation de fumées toxiques, à des agents biologiques comme des virus ou des moisissures, à des températures et des pressions extrêmes ou encore au bruit. Ils sont également soumis à des contraintes organisationnelles, avec notamment le travail de nuit et des horaires décalés.
L'ensemble de ces facteurs peuvent être à l'origine d'accidents (majoritairement des atteintes ostéoarticulaires et/ou musculaires, des contusions ou des hématomes) ou de pathologies professionnelles (pathologies respiratoires, dépression…).
Optimiser le mode d'organisation
Les moyens de prévention mis en œuvre ciblent principalement les interventions de lutte contre les incendies, et en particulier la phase active qui consiste à maîtriser l'incendie. La phase de déblai (de nettoiement) et les expositions ultérieures aux matériels et équipements contaminés représentent pourtant également des risques. « La prise en compte des risques chroniques encourus par les sapeurs-pompiers pendant et après les interventions de lutte contre l’incendie doit ainsi être renforcée », estime l'ANSES.
Concernant les horaires, l'ANSES a publié en 2016 une évaluation des risques sanitaires liés au travail de nuit. Elle recommandait alors d'optimiser les modes d'organisation en réduisant notamment la désynchronisation afin de limiter les risques pour la santé.
Un suivi médical à long terme
Par ailleurs, la réalité du terrain est parfois éloignée de la perception que les pompiers pouvaient avoir du métier avant de s'engager. « Ce décalage peut conduire à une certaine souffrance au travail », souligne l'ANSES, qui recommande entre autres une meilleure information au moment du recrutement.
Les études sur la santé des sapeurs-pompiers sont peu nombreuses. Pour y remédier, l'Agence préconise de renforcer le suivi épidémiologique des sapeurs-pompiers à travers la mise en place d'une base intégrant leurs données de surveillance médicale ainsi que les différents types d'exposition auxquels ils sont confrontés.
Pour mieux comprendre l'impact à plus long terme, un suivi médical après arrêt de l'activité est également indispensable.
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