Le courrier de l'association Jean-Louis Mégnien publié il y a quelques jours sur lequotidiendumedecin.fr n'en finit pas de faire réagir le monde hospitalier. Les amis du cardiologue de l'hôpital européen Georges-Pompidou, qui s'est suicidé sur son lieu de travail il y a un an, demandaient que la directrice de l'HEGP soit « lourdement punie, comme tous ceux qui ont favorisé ce drame, médecins ou non », tout en se défendant de procéder à une chasse aux directeurs.
Mardi 20 décembre, le directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch, a pressé la ministre de la Santé Marisol Touraine de dire publiquement que la responsabilité personnelle de la directrice n'était pas mise en cause dans ce tragique événement.
Situations complexes
Ce mercredi 21 décembre, c'est au tour de Michel Rosenblatt, ancien secrétaire général du Syndicat national des directeurs, cadres, médecins, chirurgiens-dentistes et pharmaciens (SYNCASS-CFDT), qui réplique à la lettre ouverte de l'association. « Il peut inévitablement exister des situations de harcèlement dans des collectivités humaines aussi contingentes que les hôpitaux et il faut alors y porter attention et remède, écrit-il. Il est dangereux dans un État de droit, que certains s'arrogent la faculté de trancher entre le vrai et le faux, dans des situations dramatiques et complexes, et qu'ils s'autorisent à désigner des coupables. »
L'ancien leader du syndicat de cadres hospitaliers maintient la position qu'il avait déjà défendue le 1er décembre lors du congrès du SYNCASS-CFDT à Paris, en évoquant « une chasse aux directeurs ».
Il appelle surtout à « ne pas tomber dans la dénonciation publique » en pointant des coupables. « Sans être légitimes à le faire, sans respecter la présomption d'innocence, sans disposer de la totale connaissance des éléments, sans respecter les règles du contradictoire, les accusateurs ne seraient rien d'autre que… des harceleurs. » L'ex-patron du SYNCASS-CFDT invite à ne pas réduire « tous les conflits à des antagonismes médecins/directeurs et à ne pas qualifier tous les conflits internes de harcèlement ».
Les amis de Mégnien ciblent Martin Hirsch
L'association Mégnien, elle, n'entend pas en rester là. Dans une nouvelle lettre adressée hier à Marisol Touraine, les amis du cardiologue décédé jugent l'intervention de Martin Hirsch « déplacée ». Ils condamnent ainsi la position du patron de l'AP-HP de défendre « au-delà du raisonnable » la directrice de l'hôpital Georges-Pompidou et « s'étonnent de la protection dont jouit Anne Costa ». « Son maintien à la tête des Hôpitaux universitaires de Paris-Ouest constitue une anomalie qui aurait dû être corrigée depuis longtemps, car elle est source de scandale. »
L'association Mégnien demande à Marisol Touraine de rappeler à son « devoir de réserve » le patron de l'AP-HP. Ce dernier a laissé entendre qu'il pourrait rendre public tout ou partie du rapport de l'IGAS dont le contenu est resté confidentiel (car couvert par le secret de l'instruction). Pressée de toutes parts d'intervenir, la ministre de la Santé garde pour l'instant le silence.
« Une information judiciaire pour harcèlement moral a été ouverte en avril 2016. L'enquête se poursuit. Il n'y a pas eu, pour l'instant, de mise en examen », assurait très récemment au « Parisien » une source judiciaire.
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