DIX FOIS PLUS de troubles psychotiques que dans la population générale. Quatre fois plus de troubles dépressifs. Près de 32 % des personnes qui présentent un trouble psychiatrique sévère ; 21 % chez lesquelles est diagnostiqué un trouble de la personnalité et ou du comportement ; 13 % avec un risque suicidaire moyen ou élevé. L’enquête menée conjointement par l’observatoire du Samusocial de Paris, l’unité INSERM 707 et un groupe de recherche pluridisciplinaire (InVS, Hôpital Ste Anne, INPES), réalisée à partir de 859 personnes tirées au sort dans divers services d’aide (centres d’hébergement, accueils de jour, points soupes) et interviewées à la fois par un enquêteur et un psychologue, permet de chiffrer avec une certaine précision des données établies de longue date.
Addictions.
En février 2008, le rapport remis à la Préfecture et à la mairie de Paris sur l’identification et la prise en charge des personnes sans abri atteintes de troubles psychiatriques avait déjà relevé des scores élevés de ces pathologies chez les sans-abri. Cette nouvelle étude confirme la situation alarmante de cette population, et en particulier des jeunes : parmi les 18-25 ans, 4 sur 10 présentent un trouble psychiatrique sévère. Un jeune sur cinq est déjà dépendant à l’alcool et un quart consomme régulièrement du cannabis, les autres produits étant plus rarement consommés sur un mode régulier.
Globalement, les addictions (dépendance, consommation quotidienne ou quasi quotidienne) concernent 29 % des personnes sans logement. Une personne sur cinq est dépendante à l’alcool, 16 % consomment régulièrement du cannabis et 2,4 % de la cocaïne (les autres drogues sont consommées régulièrement dans moins de 1 % des cas).
La population féminine est trois fois moins consommatrice de produits psycho-actifs et d’alcool. On y observe trois fois plus de troubles anxieux que chez les hommes, alors que ceux-ci souffrent 2,5 fois plus de troubles de la personnalité.
Pour la directrice du laboratoire du Samusocial, qui a présenté ce rapport à l’occasion de la Journée scientifique qu’elle organise chaque année, ces chiffres sont alarmants. Et, surtout, la prise en charge se révèle particulièrement préoccupante : un quart des personnes à la rue atteintes de troubles psychotiques n’ont jamais eu recours aux soins. Et si les deux tiers ont eu accès, à un moment ou à un autre, au système de soins, la grande majorité d’entre eux n’ont pas pu faire l’objet du suivi régulier qu’ils nécessitent. Cette situation de carence doit être analysée dans le contexte de désinstitutionalisation générale. La diminution du nombre des lits psychiatriques a été spectaculaire en France, passant de 80 303 en 1994, à 57 313 en 2005, soit une diminution de 28,6 %, contre 17,2 %, dans le même temps, pour les lits de MCO (médecine, chirurgie et obstétrique).
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