Face à la guerre qui s'étend en Ukraine, des organisations internationales à Paris réclament la mise en place d'« un accès humanitaire inconditionnel » pour porter secours aux civils, blessés ou réfugiés.
Depuis l'invasion de leur pays par la Russie le 24 février, plus de 660 000 Ukrainiens ont afflué dans des pays frontaliers, et un million de personnes se sont déplacées au sein du pays, selon le dernier recensement de l'ONU.
« Il faut que tous les combattants, tous les belligérants acceptent qu'il y ait un espace humanitaire et un accès humanitaire inconditionnel de telle sorte que les plus vulnérables puissent être secourus », réclame Frédéric Joli, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en France.
Si le CICR est en Ukraine - essentiellement dans le Donbass et à Kiev - depuis le déclenchement du conflit en 2014, l'organisation va se redéployer sur d'autres zones géographiques, « au plus près des besoins ». « Le renfort des effectifs est en train de se faire, il y aura probablement des ouvertures de nouvelles implantations dans différents endroits de l'Ukraine », affirme son porte-parole. « Ce qui a été fait à ce stade, c'est l'envoi de "kits blessés", notamment à Marioupol, de la distribution d'eau dans le Donbass. (...) À l’extérieur de l'Ukraine, la réponse se met en place beaucoup plus vite, car les déplacements sont plus simples », poursuit-il.
La Croix-Rouge et la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) ont par ailleurs lancé ce 1er mars un appel aux dons afin d'obtenir 250 millions de francs suisses (243 millions d'euros) pour aider les victimes du conflit. « L'escalade du conflit en Ukraine fait des dégâts dévastateurs. Le nombre des victimes ne cesse d'augmenter alors que les structures de santé se battent pour faire face », déclare le directeur général du CICR, Robert Mardini.
Agir en Ukraine et dans les pays voisins
Du côté de l'ONG Médecins sans frontières (MSF), quelque 60 personnes sont déjà mobilisées en Ukraine et dans les pays limitrophes : Pologne, Hongrie, Moldavie, Roumanie et Slovaquie. « On essaie de faire deux choses simultanément : regarder ce qui peut être fait pour les réfugiés dans les pays voisins et la prise en charge des blessés et le soutien des hôpitaux en Ukraine », détaille Michel-Olivier Lacharité, responsable des programmes d'urgence de MSF France.
L'ONG Care International, en partenariat avec l'organisation « People in Need » - qui agit en Ukraine depuis 2014 -, apporte une première réponse d'urgence aux populations (eau, nourriture, kits d'hygiène). Elle espère récolter 10 millions d'euros de dons pour cela. « Dès que cela sera possible, nous mettrons en place un appui psychosocial pour gérer les conséquences des traumatismes liés au conflit et aux déplacements en particulier chez les enfants », avance Jeanne Berger, responsable des programmes d'urgence de l'ONG en France.
De l'aide française et internationale
Parallèlement aux ONG, les pays européens multiplient les structures d'accueil ou les annonces de dons pour répondre aux besoins des populations ukrainiennes.
La France a ainsi envoyé 33 tonnes d'aide humanitaire en Pologne pour venir en aide aux Ukrainiens, a indiqué ce 28 février le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin ; plus de 30 tonnes de matériel partiront également pour la Moldavie en début de semaine (où arrive aussi de l'aide autrichienne et néerlandaise). « Il s'agit de tentes, de médicaments, de la nourriture, tout ce qui aide les personnes à être accueillies dans les meilleures conditions », a déclaré le ministre, interrogé sur France 2. La France a aussi déposé au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution « afin de garantir un accès humanitaire sans entrave, pour répondre aux besoins urgents des populations restées en Ukraine », qui doit encore être soumis au vote.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a promis ce 1er mars, lors d'un discours devant les eurodéputés à Bruxelles, d'engager au moins 500 millions d'euros du budget européen pour l'assistance humanitaire après l'invasion russe en Ukraine, « tant dans le pays que pour les réfugiés ».
Par ailleurs, la Commission coordonne l'assistance matérielle livrée à travers le mécanisme européen de protection civile : soit 8 millions d'articles de soins médicaux essentiels et un soutien en matière de protection civile, qui proviennent de 20 États membres (dont la France). Un premier chargement en provenance de Slovénie est arrivé le 27 février par camion dans la capitale ukrainienne, Kiev.
Un appel d'urgence de l'ONU
Quant à l'ONU, sa présence humanitaire en Ukraine a été élargie. « Les besoins humanitaires montent en flèche dans les zones les plus durement touchées. Des enfants, des femmes et des hommes civils ont été blessés et tués. Des maisons ont été endommagées et même détruites », a déclaré le chef de l’humanitaire de l’ONU, Martin Griffiths, ce 28 février. Il a expliqué que la communauté humanitaire a « besoin de l'assurance des parties au conflit que les travailleurs et les mouvements humanitaires seront protégés ». « Deuxièmement, nous avons désespérément besoin de plus de ressources », a-t-il ajouté.
L'ONU et ses organisations partenaires ont lancé ce 1er mars un appel d'urgence pour lever 1,7 milliard de dollars, dont 1,1 milliard doit aider 6 millions de déplacés au sein de l'Ukraine pour une première période de trois mois, et le reste (550,6 millions) doit abonder un plan régional de réponse pour les réfugiés en Pologne, Moldavie, Hongrie, Roumanie, ou encore Slovaquie. L'ONU estime que 12 millions de personnes auront besoin d'aide en Ukraine ainsi que plus de 4 millions de réfugiés qui pourraient fuir les combats.
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