Une heure seulement, c’est le temps que nécessite la prise en charge de blessés très graves acheminés vers l’Hôpital Nord et son service de réanimation adultes.
Intégrés dans le Pavillon Étoile, ce service et son centre de traumatologie - le seul de ce type dans le Sud-est - permettent grâce à son « axe rouge », une efficacité maximale pour accueillir les pathologies les plus graves chez des sujets à risque vital engagé. De l’héliport sur le toit, aux salles de déchocage et salle d’opération et ascenseurs dédiés, « tout a été pensé pour l’accueil des patients les plus graves », assure le Pr Martin, à l’origine de sa création.
Cette réa reçoit tous types de patients, accidentés de la route, ou du travail, mais aussi victimes de règlements de compte. Celles-là, « des hommes jeunes de moins de trente ans » pour la plupart, ont pu être traitées à l’Hôpital Nord. « Une grande majorité de ces jeunes hommes, touchés par balle ou à l’arme blanche, ont été acheminés vers notre service, pour son centre de traumatologie, rappelle le chef du service d’anesthésie-réanimation, 10 % à la Timone et une infime partie à l’Hôpital Laveran, avec qui nous travaillons en étroite collaboration. »
Une prise en charge identique
Dans ce CHU basé dans les quartiers nord de Marseille, tout est organisé pour une intervention rapide, une heure maximum donc, entre le lieu de l’accident ou règlement de compte, et la mise en route du diagnostic. Dans tous les cas, même si le contexte diffère, la procédure d’accueil est la même. « Les patients sont pris en charge dans la filière de soins des traumatisés graves, très individualisée. Nous sommes prévenus en amont par le SAMU13, souvent les premiers sur les lieux, ils peuvent être amenés par voiture particulière mais c’est plus rare. La plupart sont transportés par le SAMU médicalisé. »
Dès le premier appel, l’équipe de soignants se rassemble dans la salle de déchocage. Une salle de 100 m2, mitoyenne à la salle de réanimation pour un déplacement rapide du personnel et du matériel. « Toute l’équipe est présente : un médecin, un radiologue, un chirurgien ou plusieurs en fonction des blessures, (trois spécialistes si c’est nécessaire pour des blessures ciblées), deux infirmières de réa, une aide soignante, un interne en anesthésie, un externe. Tout est organisé pour éviter le décès du patient pendant les examens. On fait beaucoup d’échographies. En moins de 20 minutes, on peut établir un bilan des lésions, et on peut opérer s’il le faut pour extraire une ou plusieurs balles si nécessaire. Cela ne l’est pas toujours dans le cas de plaies crâniennes, mais c’est souvent le cas pour des blessures au thorax, à l’abdomen ou à la tête. Pour nous, il n’y a rien de particulier même si la blessure vient de balles, il s’agit d’un choc extrême, hémorragique pour les plus graves, et on se bat tous contre le chronomètre, pour aller vite. La banque de sang également sollicitée, a apporté des poches de sang universel. Il faut une médecine efficiente. On peut mourir dans la première heure. »
Un personnel formé, un service efficace
Pour les soignants, le contexte n’a pas d’influence sur la prise en charge. « Ils voient des choses autrement plus impressionnantes toute l’année, sur d’autres types d’accidents, explique encore le Pr Martin. Ils sont préparés à ce qu’ils vont voir et formés pour y répondre. » Suivant cette même procédure, qui prévoit également une prise en charge des familles très rigoureuse, il revient au médecin réanimateur, de recevoir la famille dans son bureau pour donner les premiers éléments. « Nous sommes très attachés à ce volet, souligne le Pr Martin, on voit toujours les proches après la première prise en charge. » Les patients peuvent rester ensuite 24 heures dans ce service de réanimation, ou plusieurs semaines, en fonction de leurs blessures.
« C’est la vocation d’un service comme le nôtre de réa polyvalente de les recevoir. On est la mieux organisée pour ça, la plus efficiente, mais nous avons choisi ce type d’activité depuis 1992, c’est un modèle d’organisation pour nous très ancien. » Rien que de très banal en somme pour un service parfaitement rôdé à toutes les pathologies, parmi les plus graves.
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