LES CONCLUSIONS du Rapport 2011 sur le paludisme dans le monde « confirment les progrès significatifs et durables que nous réalisons dans notre combat », souligne le Dr Margaret Chan, directeur général de l’OMS. La couverture des populations à risque par des mesures de prévention et de lutte antipalustre « a accentué le déclin des cas estimés et des décès imputables au paludisme », se réjouit-elle. La tendance à la baisse observée depuis dix ans se poursuit. Entre 2000 et 2010, le nombre signalé de cas confirmés a reculé de plus de 50 % dans 43 des 99 pays touchés dont 8 pays et 1 territoire de la région Afrique. La tendance à l’augmentation observée au Rwanda et à Sao Tomé-et-Principe observée en 2009 a été inversée. En 2011, 8 pays se trouvaient en phase de pré-élimination et 8 en phase d’élimination. « En 2011, j’ai eu le plaisir de certifier l’Arménie exempte de paludisme », s’est également félicité le Dr Chan.
En 2010, 216 millions d’épisodes palustres (225 millions l’année précédente) ont causé 655 000 décès (781 000 en 2009) dont 86 % ont concerné des enfants de moins de 5 ans. Entre 2000 et 2010, l’incidence a été réduite de 17 %.
Des signes inquiétants.
L’accès aux moustiquaires imprégnées d’insecticide des ménages est passé de 3 % en 2000 à 50 % en 2011, tandis que les pulvérisations intradomiciliaires d’insecticides à effet rémanent passaient de 5 % en 2005 à 11 % en 2011. Les achats de tests rapides et de combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (CTA) sont en augmentation, de même que le nombre de des cas suspectés confirmés par un examen parasitologique, de 67 % en 2005 à 76 % en 2010. Le pourcentage de femmes ayant reçu un traitement préventif rémanent durant leur grossesse est aussi en hausse mais oscille entre 4 et 68 %.
« Certains signes inquiétants laissent toutefois présager un ralentissement des progrès », prévient le Dr Chan. Des résistances aux artémisinines sont observées dans un nombre croissant de pays d’Asie du Sud-Est. Les monothérapies à base d’artémisinine qui, selon l’OMS, ne doivent plus être utilisées, sont encore commercialisées par 25 pays et distribuées par 28 compagnies pharmaceutiques. Les avancées de la lutte antivectorielle sont mises en péril par les résistances aux pyréthroïdes, qui sont, à ce jour, les seuls composés servant à l’imprégnation des moustiquaires et aux pulvérisations intradomiciliaires. Ces résistances ont été observées dans 41 pays dont 27 pays d’Afrique.
Enfin le ralentissement des fonds disponibles inquiète. Les financements internationaux ont culminé en 2011 à 2 milliards de dollars (1,5 milliard d’euros), ce qui est en deçà des ressources nécessaires estimées à plus de 5 milliards de dollars par ans (3,7 milliards d’euros). « Les quelques années à venir vont être déterminantes dans la lutte contre le paludisme. Nous savons d’expérience à quel point les progrès que nous obtenons sont fragiles », a conclu le Dr Chan.
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