À l’occasion de la Semaine mondiale du glaucome (du 13 au 18 mars), l’Union nationale des aveugles et des déficients visuels (UNADEV) organise, comme chaque année, un dépistage gratuit de cette pathologie dont la moitié des personnes qui en sont atteintes ne sont toujours pas diagnostiquées.
Le « bus du glaucome » de l’UNADEV, actuellement garé à Paris sur le parvis de la gare Montparnasse puis en tournée dans toute la France jusqu’à fin mai, propose à tous ceux qui le souhaitent d’effectuer un dépistage gratuit de cette pathologie dont on estime que 1 200 000 de Français sont actuellement atteints.
Parce que le glaucome est asymptomatique dans les premiers stades de son évolution, la moitié d’entre eux ignore encore qu’elle est touchée par cette maladie qui constitue pourtant la première cause de cécité totale en Europe, et la deuxième dans le monde.
Si aucun dépistage n’est effectué, les premiers signes perceptibles par le patient n’interviendront en effet que lorsque le nerf optique sera atteint à 80 % et qu’une grande partie du champ visuel sera déjà irrémédiablement perdue. S’il peut se présenter sous différentes formes, le glaucome chronique à angle ouvert reste la forme la plus fréquente de la maladie en Europe avec 90 % des cas recensés.
Il est provoqué par la faible perméabilité du trabéculum, le filtre d’évacuation de l’humeur aqueuse. L’augmentation de la pression intraoculaire (PIO) au-delà de 21 mm Hg est aujourd’hui considérée comme le principal facteur de risque, sans toutefois écarter d’autres situations favorisantes telles que l’âge, la myopie, l’hérédité ou encore l’origine ethnique.
Un dépistage dès 40 ans pour éviter la cécité
Surnommé par les Anglo-saxons « the silent thief of sight » (le voleur de vue silencieux) en raison de son caractère insidieux, le glaucome est une maladie qui se prête facilement au dépistage qu’il est donc fortement conseillé d’effectuer régulièrement après 40 ans pour pouvoir, le cas échéant, démarrer un traitement destiné à ralentir l’évolution de la maladie. Lorsqu’une PIO élevée est découverte grâce à la méthode rapide et indolore du tonomètre à air, l’examen est alors complété par d’autres, comme la tomographie en cohérence optique (OCT) qui permet d’évaluer l’atteinte anatomique, plus précoce que l’atteinte fonctionnelle qui altère le champ visuel.
Bien qu’il n’existe pour le moment aucun moyen de guérir le glaucome, l’instauration d’un traitement à vie dans le cas du glaucome chronique à angle ouvert permet de stabiliser la maladie en abaissant la PIO jusqu’à une valeur cible définie au cas par cas : les études montrent qu’une réduction de 2 mm Hg de la PIO correspond à un ralentissement de 30 % de la progression de la maladie équivalent à 7 années de vision préservées.
Le traitement de première intention est médical et concerne actuellement 85 % des patients. Il consiste en l’administration quotidienne d’un ou plusieurs collyres à base, très majoritairement, de prostaglandines et/ou de bêtabloquants. Actuellement, de nouveaux dispositifs comme les implants à délivrance prolongée sont à l’étude pour améliorer le confort des patients et l’observance. Le recours aux lasers ou à la chirurgie n’intervient qu’en cas de mauvaise observance, de difficulté physique d’instillation ou d’échec thérapeutique.
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