Pendant que cinq millions de foyers fiscaux sont supposés se réjouir du cadeau fiscal qui leur est consenti par le pouvoir, l'opposition prépare des plans bien plus généreux, par exemple une réduction de 10 % de l'impôt sur le revenu pour tous, comme celle que propose Nicolas Sarkozy. Les Français vont-ils élire l'homme qui leur promet le bonus le plus élevé ? En matière d'impôts, le scepticisme est la meilleure attitude. Un gouvernement, de quelque bord qu'il soit, est plus enclin à les augmenter qu'à les réduire. Il est vrai toutefois que le gouvernement de Manuel Valls a fait son mea culpa quant aux hausses d'impôts excessives du début du mandat de François Hollande et que s'installe un climat favorable à une baisse de la pression fiscale en France et en Europe.
Le problème, avec le président actuel, c'est qu'il n'est pas sûr de répondre présent si d'aventure quelqu'un lui demandait de tenir ses promesses au-delà des élections présidentielle et législatives de l'année prochaine. La plupart des dispositions adoptées par l'Assemblée sont certes durables et ne peuvent être annulées ou modifiées que par de nouvelles lois. Ce qui explique peut-être que le gouvernement croit pouvoir annoncer des mesures applicables dans plusieurs mois ou dans plusieurs années. Mais la question fiscale est sensible : elle structure le budget qui est lui-même la forme la plus achevée de l'idéologie dominante. Or, dans l'opposition, MM. Juppé, Fillon et Sarkozy annoncent tous les trois des programmes fondés sur une forte réduction des impôts assortie d'une réduction des dépenses, l'une n'allant pas sans l'autre, sans quoi le déficit budgétaire augmenterait dangereusement.
Toute baisse d'impôt doit être financée
Si on prend la moyenne des programmes présentés par la droite, la réduction des dépenses pourrait atteindre 100 milliards au cours des cinq années du mandat présidentiel, l'impôt de solidarité sur la fortune serait supprimé, l'impôt sur les bénéfices des sociétés diminuerait et l'impôt sur le revenu serait réduit pour tous les foyers, modestes ou plus riches. De quoi balayer la timide baisse de la pression fiscale annoncée par François Hollande. On n'est obligé de croire ni la gauche ni la droite et on accordera plus de crédit aux baisses d'impôts financées par une diminution des dépenses. Il faut au moins reconnaître à ce gouvernement si vilipendé que, au bout de cinq ans, il sera parvenu enfin à faire passer le déficit budgétaire au-dessous des 3 %. Les critères de Maastricht exigeaient que ce résultat fût obtenu il y a deux ans, mais la commission européenne a accordé un sursis à la France.
Il ne faudrait donc pas que les promesses de la droite nous fassent de nouveau basculer dans le déficit alors que notre dette nationale représente près de 98 % du produit intérieur brut. Il ne faudrait pas davantage que les cadeaux fiscaux promis par les uns ou par les autres soient des offres de Gascon. Les contribuables constatent que les précédentes diminutions d'impôt accordés aux moins nantis ont été compensées par des hausses de taxes locales considérables. De sorte que les contribuables dits aisés paient plus d'impôts locaux sans sans avoir bénéficié de la baise de l'IR.
De la même manière, Michel Sapin, ministre de l'Economie et des Finances, considère comme un acte de justice élémentaire le crédit d'impôt accordé aux personnes qui font appel à un travailleur à domicile. Cette disposition existait naguère, elle a disparu dans le matraquage fiscal organisé par le gouvernement Ayrault, au début du quinquennat. Et voilà comment ce qui, par nécessité d'économies, ne semblait plus indispensable, redevient un fondement de la justice sociale, comment un impôt disparaît, réapparaît et disparaît de nouveau, selon que les élections approchent ou que, ayant été élus, nos dirigeants ne voient plus l'ardente nécessité de rendre à leurs électeurs un peu de leur pouvoir d'achat. A quoi l'on peut ajouter le prélèvement des impôts à la source, prévu dès janvier 2018, dans une France qui, entretemps, risque de basculer à droite et d'avoir un gouvernement dont les projets seront différents.
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