Depuis le début du suivi national du fentanyl transmuqueux (FTM) en 2009, « un mésusage très important est rapporté, en particulier une utilisation hors AMM, que ce soit en termes d'indication (...), d'absence ou d'insuffisance de traitement de fond mais aussi d'une fréquence de prises supérieure à celle recommandée », alertent les deux réseaux de pharmacovigilance et d'addictovigilance en charge de surveiller les prescriptions.
Un nombre de surdoses qui a doublé
Une indication unique est reconnue pour le FTM, est-il rappelé : les accès douloureux paroxystiques chez les patients adultes recevant un traitement de fond opioïde pour des douleurs chroniques d'origine cancéreuse. Le FTM, qui présente une forte absorption et des délais de durée d'action brefs, est non seulement inefficace pour des douleurs chroniques non cancéreuses, mais expose via la répétition des prises à un risque d'abus/dépendance.
Les dernières données sur la période 2016-2019 montrent ainsi que plus de deux tiers des cas d'abus/dépendance concernent des patients sans pathologie cancéreuse et pour près de 30 % des cas d'abus/dépendance, le traitement de fond est inexistant ou insuffisant. « Le nombre de surdoses a ainsi plus que doublé entre 2015 et 2019 », est-il souligné.
Des repères pour une bonne pratique
Pour les réseaux d'addictovigilance, « il apparaît nécessaire que l'ensemble des prescripteurs soit informé des conséquences d'une prescription de FTM non adaptée, et sensibilisé à l'importance d'une prescription de FTM aux seuls patients relevant de l'AMM, en association avec un traitement de fond opioïde stabilisé ».
Ils rappellent ainsi des repères pour de bonnes pratiques d'utilisation : - détermination individuelle de la posologie via une phase de titration ; - quatre prises par jour au maximum ; - respecter quatre heures au minimum avant une nouvelle prise ; - toujours associer un traitement de fond opioïde stabilisé ; - pas de switch direct entre les différentes formes avec nécessité d'une nouvelle titration.
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