Doté de 125 millions d'euros (contre 66 millions pour le précédent plan couvrant 2014-2016), le 5e plan de lutte contre les violences faites aux femmes présenté la semaine dernière doit « sécuriser et renforcer les dispositifs qui ont fait leurs preuves pour améliorer le parcours des femmes victimes de violences et assurer l'accès à leurs droits ».
Il entend également « renforcer l'action publique là où les besoins sont les plus importants » notamment les enfants qui sont aussi victimes des violences conjugales : « un mari violent n'est pas un bon père », a souligné Laurence Rossignol. De même les femmes vivant en milieu rural : les dispositifs d'aide y sont moins nombreux et moins accessibles ; une expérimentation de « bons taxis » gratuits pour faciliter leur mobilité sera menée dans 25 départements. Les jeunes femmes utilisent peu les dispositifs d'aide existants alors qu'elles sont particulièrement exposées aux violences dans le couple, ainsi que sur Internet (un guide d'information sur le cybersexisme sera publié).
Des chiffres éloquents
La lutte contre le sexisme, qui « banalise la culture des violences et des viols » est également au cœur de ce nouveau plan. Une campagne de communication a d'ores et déjà été lancée lors la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre. Cette campagne vise à faire connaître le 3919, numéro d'écoute et d'orientation, et à déconstruire les stéréotypes associés aux violences par la diffusion d'affiches sur le territoire national et les réseaux sociaux.
Chaque année, en France, 223 000 femmes sont victimes de violences conjugales mais seulement 14 % d'entre elles portent plainte. Les viols ou tentatives de viols touchent 84 000 femmes majeures par an ; ils sont perpétrés dans 37 % des cas par le conjoint. Dans les territoires d'outre-mer, la prévalence des violences est plus élevée qu'en métropole : 15 % des femmes à la Réunion et 18 % en Martinique se déclarent victimes de violences, contre 10 % en métropole. Les femmes en situation de handicap sont plus de deux fois plus souvent victimes de violences que les autres femmes.
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