Bernadette Devictor a remis à Marisol Touraine un rapport relatif à la coopération interprofessionnelle. La présidente de la Conférence nationale de santé y dresse un sombre portrait de l’actuel système de santé. Ni les patients ni les professionnels n’en comprennent le fonctionnement, constate la rapporteure, qui a auditionné le monde médical trois mois durant. La coopération est au point mort. En cause : la « méconnaissance mutuelle des compétences et champs d’action » des professionnels de santé, « trop souvent attachés à la qualité de leurs seules prestations ».
Face à ce constat, Bernadette Victor prône la création d’un « service public territorial de santé » (SPTS), décliné localement, et d’un service public hospitalier « rénové », à inscrire dans la future loi de santé attendue en juillet prochain.
Afin de réduire les inégalités d’accès aux soins et les ruptures de prise en charge des patients, le rapport propose d’« introduire une obligation de coopération » entre les établissements (hôpitaux et cliniques) d’un même territoire, qui prendrait la forme d’une « mutualisation des compétences » et d’une « optimisation des équipements sanitaires et des plateaux techniques ». Doit-on comprendre restructuration, fermeture de services et de lits ? Prudente, la rapporteure n’en dit mot.
En ville, les professionnels doivent également travailler de façon moins fragmentée entre secteurs (sanitaire, médico-social et social).
Les ARS au premier plan
En cas de carence des professionnels libéraux de premier recours, l’hôpital prendrait le relais, selon le principe de « subsidiarité ». Les consultations avancées organisées dans les quartiers nord de Marseille autour du CHU sont citées en exemple.
Les agences régionales de santé (ARS) joueraient un rôle « de premier plan » dans cette organisation.
En l’absence de volonté des acteurs libéraux, elles pourraient même se voir doter « d’un réel pouvoir de réquisition allant au-delà d’un simple pouvoir d’impulsion et de structuration ».
Quid du financement nécessaire à une telle réforme ? Sur 200 pages (dont 150 d’annexes), nulle précision n’est donnée. À peine deux axes de réflexion sont suggérés : la reconnaissance du temps passé à la coopération et la « sortie du tout à l’acte ou du tout T2A ».
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