EN 2005, L’INTRODUCTION du virus du chikungunya à La Réunion et à Mayotte, où est présent le moustique vecteur Aedes albopictus, s’est traduit par une épidémie de grande ampleur (pic en février 2006). On estime qu’environ 266 000 personnes (35 % de la population) ont présenté une forme clinique de la maladie.
« Aedes albopictus colonise également depuis 2004, certains départements métropolitains de la façade méditerranéenne. Sa zone d’implantation est en expansion continue, saison après saison. Actuellement, six départements métropolitains sont affectés par l’implantation du moustique tigre : Alpes-de-Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Corse-du-Sud, Haute-Corse et Var », souligne le Dr Pascal Delaunay. Pour limiter ce risque, le ministère de la Santé a élaboré, dès 2006, un plan national antidissémination du chikungunya et de la dengue en métropole avec déclaration obligatoire des cas. Tout cas confirmé est défini par la présence d’une fièvre supérieure à 38 °C d’apparition brutale et de douleurs articulaires invalidantes et une confirmation biologique (IgM et IgG positives ou RT-PCR positive). En 2010, pour la première fois en France, dans les Alpes-Maritimes et le Var, quatre cas autochtones (deux cas de dengue à Nice, deux cas de chikungunya à Fréjus) ont été déclarés. Localement, l’ARS PACA se mobilise pour surveiller la présence du moustique et éviter sa prolifération : surveillance entomologique et surveillance des cas humains.
Information et protection.
En 2011, seize cas de dengue et trois cas de chikungunya, tous importés, ont été confirmés (1). Une information des personnes résidant dans les zones où le moustique est présent est maintenue afin de détruire autour et dans leur habitat toutes les sources d’eau stagnante, gîtes potentiels de reproduction des moustiques (pots de fleurs, coupelles, réserves d’eau, etc.). Parallèlement, les services de démoustication peuvent intervenir.
« Au niveau individuel, il est recommandé d’utiliser les moyens de protection contre les piqûres de moustiques, surtout en journée (moustique à activité diurne) : répulsifs cutanés sur les parties découvertes du corps, moustiquaires de lit imprégnées, vêtements longs et amples… », précise le Dr Pascal Delaunay.
En les considérant seulement comme des mesures d’appoint dans la protection personnelle antivectorielle (PAV), il est possible d’utiliser certains moyens insecticides : aérosols pour une utilisation ponctuelle, insecticides à diffusion continue sous forme de plaquettes chauffantes (prises électriques) ou sous forme liquide (diffuseurs électriques) pour l’intérieur. Les serpentins fumigènes doivent être réservés à un usage extérieur. Chez la femme enceinte et les enfants, moustiquaire imprégnée et moyens physiques de protection doivent être privilégiés (2). Les bracelets anti-insectes, les appareils sonores à ultrasons, la vitamine B1, l’homéopathie, les rubans, papiers et autocollants gluants, ne doivent pas être utilisés car ils ne sont pas efficaces.
D’après un entretien avec le Dr Pascal Delaunay, laboratoire de parasitologie-mycologie, hôpital de l’Archet, CHU de Nice.
(1) Point épidémio CIRE SUD n° 2011-48, 2 décembre 2011
(2) RBP Protection Personnelle Antivectorielle, texte court, version du 29 septembre 2010.
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