En dépit du « risque infectieux majoré » que présente la prématurité, le haut conseil de la santé publique (HCSP) estime dans un nouvel avis qu’il n’est pas nécessaire de recommander un schéma vaccinal renforcé pour l’immunisation des nourrissons prématurés contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche et les infections à Haemophilus influenzae b.
Le HCSP explique que, s’il existe chez les prématurés une immaturité immunologique et une réponse immune post-vaccinale inférieure à celle observée chez les enfants nés à terme, en particulier vis-à-vis de l’Haemophilus influenzae b, la situation actuelle d’immunité de groupe acquise grâce à un taux élevé de couverture vaccinale rend inutile l’utilisation d’un schéma renforcé.
Le HCSP rappelle cependant qu’il faut impérativement débuter la vaccination de ces nourrissons dès l’âge de huit semaines. Elle recommande également de maintenir les recommandations concernant la prévention des infections invasives à pneumocoques et des infections par le virus de l’hépatite B chez les enfants prématurés nés de mères positives pour les antigènes de l’hépatite B.
Le HCSP s’est auto-saisit de cette question suite à la publication, en août 2014, d’une prise de position dans les « Archives de pédiatrie » par le groupe de pathologie infectieuse pédiatrique de la société française de pédiatrie. Ce dernier questionnait la pertinence du nouveau calendrier vaccinal pour la prévention des infections chez le nouveau né prématuré. Les auteurs se positionnaient en faveur d’un maintien d’une primovaccination à 3 doses à 2,3 et 4 mois pour les prématurés de moins de 33 semaines.
L’immunisation de groupe en renfort
Dans le calendrier vaccinal en vigueur depuis 2013, les nourrissons bénéficient en effet d’un schéma allégé et raccourci pour ce qui concerne la vaccination contre la diphtérie, le tétanos, poliomyélite, coqueluche et Haemophilus influenzae b. Ce schéma vaccinal comporte deux injections de primovaccination effectuées aux âges de 2 et 4 mois, et un rappel à à l’âge de 11 mois.
Pour rendre sa décision, le HCSP s’est plus particulièrement appuyé sur l’épidémiologie récente des infections invasives à Hib en France, et sur la situation en Suisse, le seul pays à ce jour à proposer un calendrier vaccinal spécifique chez les nourrissons nés prématurément.
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie