À l'occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, de ce 25 novembre, le Collectif Féministe contre le viol lance une nouvelle campagne. Objectifs : rappeler que ces crimes demeurent trop nombreux, dangereux et impunis… Et remettre un coup de projecteur – nécessaire – sur le dispositif d’aide aux victimes « Viols – Femmes – Informations » accessible en composant le 0.800.05.95.95.
« Près de 84 000 femmes adultes sont victimes de viol chaque année. Dans 86 % des cas, ces agressions ont été perpétrées par une personne connue de la victime… Et, dans 38 % des cas, c'est le conjoint qui en est l’auteur : soit près d’un tiers des viols », rappelle le Dr Emmanuelle Piet, la présidente du Collectif Féministe contre le viol (CFCV).
La souffrance des victimes est majorée par la honte, la culpabilité, l’absence de compréhension et d’écoute. À qui s’adresser quand le bourreau fait partie de la famille ou quand on a eu un passé sentimental avec lui ? À l’heure d'internet et de la multiplication des usages numériques, force est de constater que de nombreuses femmes racontent leur histoire sur des forums, sur des « chats » en ligne, sur les réseaux sociaux… des discussions qui permettre de s’exprimer, mais qui sont parfois risquées, tant les retours ne sont pas forcément adaptés.
Accompagnement par des professionnels
C’est sur ce postulat que s'est construite la nouvelle campagne du CFCV, réalisée bénévolement par l’agence CLM BBDO. Son contenu ? Un film percutant, où l’on découvre une jeune femme désemparée – pseudo : « Laurajsd_90 » – qui vient d’être victime d’un viol, commis par son ancien petit-ami… Elle s’interroge sur la Toile : « Est-ce bien un viol, puisque j’avais accepté de le recevoir pour discuter ? »
Les commentaires des internautes ne se font pas attendre… Et ne vont pas franchement l’aider à surmonter ce drame. Pourtant, Laurajsd_90 avait dit « non ». Et, « quand une femme dit non, c’est non. Une femme qui dort ne peut consentir. Une femme alcoolisée ne peut consentir », insiste le Dr Emmanuelle Piet. « Aujourd’hui, si l’on est accompagné par des professionnels, pris au sérieux, soutenu parfois dans une démarche de réparation judiciaire, il est possible de s’en sortir, explique le Dr Gilles Lazimi, coordinateur de la campagne. Mais il faut pour cela être mis en relation avec les bonnes personnes… »
Depuis 1986, le dispositif « Viols – Femmes – Informations/0.800.05 95.95 » permet de répondre aux victimes d’agressions sexuelles et de les informer sur leurs droits. Cette permanence reçoit et traite en moyenne 7 000 appels chaque année, dont 3 à 15 nouveaux viols par jour, soit plus de 51 000 témoignages depuis sa création. Des chiffres qui font froid dans le dos… mais qui – quand on les compare aux 84 000 femmes victimes par an – restent insuffisants. D’où la nécessité de rappeler l’importance d'un appel téléphonique : « ce numéro offre un soutien anonyme, une écoute solidaire et professionnelle, conclut le Dr Emmanuelle Piet. Il est à composer au moindre doute. »
Site Internet : www.cfcv.asso.fr/Et un numéro : « Viols – Femmes – Informations/0.800.05.95.95 »
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