LE QUOTIDIEN - Après le cas confirmé de A(H1N1), quelles mesures mettez-vous en uvre, compte tenu de l’arrivé d’un public nombreux en provenance des États-Unis ?
Dr FRANÇOISE WEBER - Nous lançons une campagne de sensibilisation spécialement destinée aux médecins généralistes. Il s’agit de leur rappeler les procédures maintenant bien rodées que nous avons construites en cas de suspicion de contamination par le virus A(H1N1). La directive principale est de toujours s’adresser au centre 15.
Nous renforçons par ailleurs nos moyens de surveillance : d’une part, nous dépêchons sur place deux épidémiologistes supplémentaires, pour porter à huit leurs effectifs dans le Calvados. C’est grâce à leur intervention que les onze cas contacts ont pu être repérés très rapidement autour du cas confirmé de la semaine dernière. D’autre part, nous resserrons notre procédure de surveillance non spécifique. À partir des données d’admission aux urgences hospitalières, des rapports de SOS Médecins et des données de mortalité, nous réaliserons quotidiennement un focus départemental et régional qui nous permettra de réagir en cas de survenue d’anomalie, et pas seulement en lien avec la grippe.
Les rassemblements de foule favorisant les risques de contamination, envisagez-vous des restrictions en ce domaine ?
Comme tous les événements se dérouleront sur des sites extérieurs non confinés, il n’y a pas lieu de prendre des mesures de précaution particulières. De même, nous n’envisageons pas de lancer des contrôles systématiques autres que ceux qui sont déjà en vigueur dans les aéroports.
La présence de 3 000 personnes venues du pays le plus contaminé vous conduira-t-il à revoir les définitions des cas ?
Nous n’en voyons pas la nécessité et la Normandie ne saurait s’ajouter à la liste des régions considérées comme critères de risques. Il faut noter que, depuis le printemps, les touristes américains affluent en France et que, ni à Paris, ni dans des régions comme les pays de la Loire, nous n’avons enregistré le moindre cas parmi eux. Dans ces conditions, il convient d’en appeler à la raison et au simple respect des recommandations d’hygiène maintenant bien connues du grand public, à commencer par le lavage régulier des mains.
Mais bien entendu, les mesures que je vous annonce montrent que nous tenons à rester particulièrement vigilants en présence de ce que l’on peut considérer comme une légère augmentation du risque.
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